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C'est-à-dire Mohammed Aïssa, le ministre des Affaires
religieuses. Homme distingué, calme, profond et capable de parler de Dieu, sans
marcher sur l'homme. Dans le tourbillon des récupérations, après l'attentat
contre Charlie Hebdo, en France, entre le salafiste dopé et les manipulations
affectives, il a été le seul à dénoncer la vraie main étrangère : les
télévisions «jordaniennes», sous prénoms algériens qui ont appelé à des
marches. Etonnant vu par la forme : voilà que deux chaînes se permettent ce que
les partis ne se permettent pas et sans que la justice ne bouge : appeler à des
marches et lever des foules. Ni le ministère de la Communication, ni la très
invisible autorité de régulation des médias, n'ont bougé. Rien : on peut être
une société jordanienne et appeler à des manifestations en Algérie, sans
risque.
Mais le sujet est ailleurs. Mohammed Aïssa a été le seul à réagir à la grande menace : l'invasion des cheikhs cathodiques, les chaînes TV qui en font commerce et l'islam de Riyad et des wahhabites. A propos de ces TV, il expliqua, avant-hier que : « Cela relève de l'inconscience (?) on pousse à l'extrême, sans prendre conscience de l'incidence des propos des uns et des autres. Je remarque sur certains plateaux des invités qui excommunient carrément des Algériens de leur religion, les considérant comme des païens et des apostats. Il y a aussi d'autres invités qui versent dans le blasphème». Du grand courage face à l'énigmatique empire occulte de ces TV, qui bénéficient de trop de facilités. Homme de savoir, il expliquera que « je suis Mohammed » s'illustre par le comportement, la conquête du Savoir, la morale, l'observance. « C'est-à-dire qu'au lieu de crier, de brûler et d'incendier, il est préférable de démontrer que l'Islam est une religion d'entente, de cohabitation, de convivialité, de propreté et d'hygiène ». L'homme étant dans le religieux là où ses adversaires sont dans la manipulation et la propagande. L'homme est donc à soutenir et à suivre. Il représente ce que doit être un vrai ministère des Affaires religieuses, en ces heures sombres où la religion sert à tuer, excommunier, violer, massacrer, puis hurler qu'on est les victimes du monde et de l'Occident. Un Islam éclairé, qui transmettra à nos enfants, le désir de vivre et de partager, pas celui de s'exploser et assassiner. Et l'homme est donc lynché par ces TV, par leurs journaux, crucifié par les imams qui « mangent » de vendre des fatwas, et par les courants de la main étrangère wahhabite, formés en Arabie, puis envoyés en Algérie. Il résiste mais il ne le pourra seul. « Je suis Mohamed » prend tout son sens lorsqu'on est, aussi Mohammed Aïssa, son combat et sa vision. Les deux grands ministères de souveraineté ne sont pas, en effet, en Algérie celui de la Défense ou de l'Intérieur, mais celui des Affaires religieuses et celui de l'Education. Cela se joue là, sous nos yeux. Si on laisse cet homme seul, il sera vaincu et nous et le pays avec lui. Il faut soutenir cet homme, aujourd'hui, maintenant, explicitement et avec courage. Il ne s'agit de pas de lui mais de nous tous. « Je suis Mohammed » n'a pas de sens si on laisse Mohammed seul face à ces avocats de la fin du monde et les néo-Koreichs hystériques. « Je suis Mohammed » est un acte de la vie et de la foi et du choix de chacun. C'est parler à l'humanité et non lui cracher dessus. C'est assumer son propre prénom pour prétendre être digne d'un autre. C'est suivre et aider Mohammed Aïssa contre ceux qui, déjà, l'insultent, le lynchent. Car être Mohammed n'est pas chose facile. Mohammed (Aïssa) le sait bien, lui. |
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