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Décidée lors de la
rencontre du 11 janvier dernier à Paris des ministres de l'Intérieur de onze
pays européens et le ministre américain de la Justice, Eric Holder, les
ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont réunis hier à Bruxelles en
présence du Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi.
Au menu, comme l'asouligné la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, «la manière de lutter contre le terrorisme, pas seulement en Europe mais dans le reste du monde». Cette rencontre précède celle des ministres européens de l'Intérieur le 28 janvier à Riga et surtout un sommet de chefs d'Etat et de gouvernement européens le 12 février consacré à la lutte contre le terrorisme et les «combattants étrangers» européens de retour de Syrie ou d'Irak. Cette union sacrée sera également renforcée par une rencontre organisée à Londres, conjointement par le Royaume-Uni et les Etats-Unis, entre pays membres de la coalition contre Daech. La rencontre de Bruxelles s'articule aussi autour de la coopération en matière de renseignement, dans la lutte contre le trafic d'armes et sur le système de collecte des données fournies par les voyageurs aux compagnies aériennes pour créer un registre commun des passagers aériens (PNR) des pays membres dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, comme demandé notamment par le Français Laurent Fabius. Rappelons que lors de la réunion de Paris, il a été convenu de renforcer la lutte contre le terrorisme, notamment en ciblant davantage les contrôles aux frontières extérieures de l'UE. Dans une déclaration commune publiée à l'issue de deux heures d'entretien, les ministres ont ciblé la Toile, jugeant «indispensable» le partenariat avec les opérateurs de l'internet pour identifier et retirer rapidement les sites «incitant à la haine et à la terreur». L'autre cible est le renforcement du contrôle des ressortissants européens qui franchissement les frontières extérieures de l'Union. Une manière comme une autre de mettre sous surveillance les futurs djihadistes européens qui partent s'aguerrir sur les fronts irakiens et syriens. Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait expliqué que l'Europe insiste sur la nécessité d'avancer sur le PNR tout en donnant «toutes les garanties de protection des données personnelles». Un jeu de piste qui «permettra de suivre ceux qui se rendent sur le théâtre des opérations terroristes ou en reviennent», a encore précisé le ministre français. Le Belge Didier Reynders a, lui aussi, plaidé pour davantage d'échange d'informations «pour suivre à la trace l'ensemble des combattants étrangers». Sur le terrain des opérations anti-terroristes, la Belgique a émis un mandat d'arrêt européen à l'encontre d'un suspect arrêté ce week-end en Grèce soupçonné de liens avec la cellule djihadiste démantelée la semaine dernière. Il s'agit d'un Algérien de 31 ans qui a purgé une peine de prison en Grèce jusqu'au printemps 2014 pour des vols et devait être présenté hier au parquet d'Athènes en vue de son extradition. Sur le front des manifestations contre la Une de l'hebdomadaire satirique français, la protestation ne faiblit pas. Ainsi, ils étaient environ 200 personnes présentées comme des islamistes radicaux qui ont défilé, hier, à Ghaza, brûlant le drapeau français et menaçant de s'en prendre aux Français. Un rassemblement d'une telle ampleur et brandissant ouvertement la bannière des djihadistes est perçu comme un fait exceptionnel, sinon unique depuis l'accession du Hamas au pouvoir en 2007 dans la bande de Ghaza. A Grozny, capitale de la Tchétchénie, ils étaient entre 800.000 et un million de personnes à manifester leur colère en réponse à l'appel de leur dirigeant Ramzan Kadyrov. «Ceci est une manifestation contre ceux qui insultent la religion musulmane», a déclaré ce dernier. Par ailleurs, environ 15.000 personnes s'étaient déjà rassemblées samedi en Ingouchie pour les mêmes raisons. Au Niger, les manifestants ont incendié 45 églises à Niamey durant les émeutes contre la caricature du Prophète, a annoncé la police nigérienne. Le bilan fait aussi état de cinq hôtels, 36 débits de boissons, un orphelinat et une école chrétienne qui ont été pillés avant d'être incendiés. Outre les cinq morts annoncés par le président nigérien samedi, les manifestations ont fait 128 blessés, dont 94 au sein des forces de sécurité et 34 parmi les manifestants et l'interpellation de 189 personnes, dont deux mineurs. Quant au mouvement allemand anti-islam Pegida, contraint d'annuler son rassemblement d'hier à Dresde en raison d'une menace d'attentat, il compte manifester à nouveau tout en cherchant à se donner une légitimité en engageant le «dialogue» avec les partis politiques et la presse. La police a annoncé dimanche l'interdiction de toute manifestation à Dresde pour la journée d'hier évoquant «un risque terroriste concret». Pegida a précisé, de son côté, qu'il s'agissait d'une «menace de mort» visant Lutz Bachmann, l'un des organisateurs du mouvement. Pegida souhaite l'expulsion «sans retour possible» des islamistes et des «fanatiques religieux», le renforcement de la sécurité intérieure, la mise en place de référendums d'initiative populaire et la fin des attitudes belliqueuses envers d'autres Etats et plus particulièrement la Russie. |
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