La police fédérale
belge a mené une série de perquisitions dans les milieux islamistes suspectés
d'activités terroristes : 2 morts et 13 arrestations.
La vaste opération
antiterroriste menée, jeudi, en début de soirée, par la police fédérale belge,
s'est soldée par la mort de deux personnes, une autre blessée, grièvement, et
l'arrestation de 13 autres, suspectées de préparer des attentats terroristes
sur le territoire belge. C'est une action planifiée et menée par le Bureau
fédérale de la police et qui a porté sur 12 cibles, situées à Bruxelles,
Vilvoorde (banlieue de Bruxelles) et Verviers, ville de 50.000 habitants,
située à quelque 110 km, de Bruxelles, dans la province de Liège. Si la
majorité des perquisitions se sont déroulées vite et sans accroc,
l'intervention, à Verviers, a été violente, tant les suspects avaient opposé
une résistance armée, à l'action policière. Des échanges de tirs, à l'arme
automatique et des explosions ont été entendus par les riverains. L'assaut de
la police a duré une vingtaine de minutes et s'est terminé par la mort de deux
présumés terroristes et un autre blessé grièvement. Le Premier ministre,
Charles Michel, a réuni une cellule de crise, tard dans la nuit, vers minuit,
après avoir annoncé que la Belgique est entrée «en guerre contre le terrorisme
et que la peur doit changer de camp ». Il faut dire que la Belgique est,
proportionnellement à sa population de 11 millions d'habitants, le pays
européen qui « livre » le plus de combattants djihadistes, à la Syrie. Le
ministère belge cite le chiffre de 600 Belges partis en Syrie. Du coup, les
services de Sécurité et ceux de la Justice ont mis en place, depuis le mois de
septembre passé, une stratégie préventive et de surveillance des réseaux
suspectés proches des activistes islamistes. Selon, les responsables belges,
les opérations de jeudi dernier, étaient programmées bien avant les attentats
terroristes qui ont touché la France, le 7 janvier dernier. Il faut dire que
l'efficacité des services de Sécurité belges a permis au pays de ne pas subir,
hormis l'attentat conte le musée juif de Bruxelles, l'été dernier, de vagues
d'attentats semblables à celles qui ont touché la France, l'Angleterre ou
l'Espagne. Discrétion, vigilance et efficacité semblent être les mots d'ordre
de la police fédérale et des services de Sécurité (Renseignement et Contre-espionnage).
Après l'intervention de jeudi soir, l'Organisme de coordination et d'analyse de
la menace (OCAM) a relevé, à trois le niveau d'alerte, qui en compte quatre.
Selon les sources sécuritaires, de sérieuses menaces pesaient (pèsent encore)
sur des lieux sensibles, dans la capitale de l'Union européenne : le siège de
la police fédérale, des commissariats de police, les institutions européennes,
voire le siège de l'Otan. Malgré la tension sécuritaire nourrie, aussi, par des
télévisions qui font la course à l'audimat, le climat dans le pays, notamment à
Bruxelles, n'était pas, vendredi, à l'affolement ou à la panique. Bruxelles a
vaqué à ses occupations, comme à son habitude. D'ailleurs, jeudi, au moment
même du déclenchement de l'opération antiterroriste, par la police, un suspect
armé fuyant la police s'est introduit dans le métro et a hurlé des appels
troublants ?Allahou Akbar' », sans que cela ait perturbé, fortement, la
circulation du métro. Il a été vite interpellé. Vendredi, en milieu de journée,
le parquet fédéral confirmait que parmi les personnes arrêtées, six revenaient,
récemment, de Syrie où elles étaient parties pour le djihad. Le gouvernement,
lui, a annoncé déjà, la création d'un Institut de formation des cadres
musulmans ». C'est dire que les responsables belges ne se suffisent pas de la
répression, comme seule réponse au fléau du terrorisme. Ils se sont engagés à
explorer les multiples raisons, tant sociales, culturelles que politiques qui
ont généré, ces dernières années, le phénomène terroriste.