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Dans la vallée du M'zab, c'est vraiment la bouteille à l'encre. Quand ce
ne sont pas les ?Ibadites' qui sont les provocateurs, ce sont, une autre fois,
les ?Malékites', qui sont les agresseurs. Après un relatif retour au calme, qui
n'aura pas, en fait, duré longtemps, la situation a de nouveau explosé samedi,
sans que l'on sache vraiment les raisons d'un tel déchaînement de violences, et
le maintien de la Vallée du M'zab dans une longue période, inquiétante,
d'insécurité.
Dans la journée de samedi, des violences inouïes, des affrontements violents ont été enregistrés entre les deux communautés, qui se sont ensuite étendus aux forces de l'ordre, dépêchées en grands renforts pour ramener le calme, et séparer les deux parties, pratiquement des jeunes, selon différents témoignages d'habitants. Les foyers de cette tension ont été concentrés, samedi après-midi, entre groupes de jeunes et les groupes d'intervention de la Gendarmerie nationale, dans les quartiers ?El-Hofra', ?Baba-Saâd' et ?Aïn Lebeau', à Ghardaïa. Ces affrontements avaient, en fait, repris samedi après une relative accalmie enregistrée dans la nuit de vendredi à samedi, lors de violents affrontements entre jeunes ?ibadites' des quartiers ?Baba Saâd' et ?El-Hofra', qui avaient bombardé à partir des terrasses de leurs maisons, avec des pierres et cocktails ?Molotov', les éléments de la Gendarmerie nationale déployés pour s'interposer entre eux et les jeunes ?malékites'. Ces derniers ont répliqué en tirant des grenades lacrymogènes pour faire cesser les jets de cocktails ?Molotov', pierres et autres objets. Face à la violence de ces affrontements, des renforts des forces combinées de maintien de l'ordre (Gendarmerie et Police) ont été déployés aux alentours des quartiers chauds de Ghardaïa et près d'une dizaine de personnes ont été interpelées. Selon des témoignages, ces nouveaux affrontements avaient éclaté lorsqu'un groupe de jeunes ?ibadites' ont voulu empêcher des Malékites de rejoindre une mosquée située dans le quartier ?El-Hofra', à forte densité de la population ibadite, prétextant de «provocations récurrentes» émanant des Malékites, à chaque prière. Bilan des ces violences: trois habitations et quatre véhicules saccagés, pillés puis incendiés, selon la wilaya de Ghardaïa. En outre, plusieurs personnes ont été blessées, d'autres indisposées par les gaz lacrymogènes, alors que cinq gendarmes ont été blessés par des cocktails ?Molotov', selon les services de la wilaya. Un important dispositif sécuritaire a été, de nouveau, redéployé dans la ville de Ghardaïa, en particulier dans les quartiers chauds de la ville. Hier dimanche, la situation était encore tendue, et une vive tension restait perceptible dans une région marquée par les clivages ethniques et les dissensions sociales. A plusieurs reprises l'année dernière, des heurts et affrontements entre les deux communautés ont eu lieu, et les différents déplacements des plus hauts responsables de l'Etat, dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal, n'ont pu circonscrire. Rideaux baissés, circulation automobile au ralenti, activité morose, caractérisaient, hier dimanche, la situation dans la ville de Ghardaïa, alors que deux personnes seraient mortes par inhalation de gaz lacrymogène, mais non confirmées, officiellement. Plusieurs centaines d'éléments des forces de sécurité sont stationnés dans la région, depuis 2013. |
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