Le journaliste-écrivain Bouziane Benachour vient de signer un nouveau roman intitulé ?'Kamar ou le temps abrégé''. L'œuvre s'inscrit dans la lignée des romans paraphés par cet auteur, toujours agréables à lire. Au fil des pages, c'est Bouziane le dramaturge qu'on retrouve, comme à son accoutumée, développant une histoire à la fois énigmatique et intrigante sans verser dans l'irréel, car les faits sont là, toujours vivaces dans les consciences de ceux qui les ont vécus. Un roman qui se présente comme un témoignage qui nous replonge dans l'horreur de la décennie noire mais nous rappelle aussi l'engagement de cette frange de la société qui, par le sacrifice, a lutté pour l'honneur. L'art de la narration dans lequel l'auteur excelle y trouve une place de choix, prouvant une fois encore le penchant de l'auteur pour la « théâtralisation » de ses écrits. Au fil des pages, on se surprend à partager les émotions, les rêves et les désillusions, à chercher aux côtés de Saber une vérité entre les proses de ses poèmes. Un roman agréable à lire et peut-être un spectacle beau à voir. L'ouvrage, paru aux éditions Anep, est une fiction de 160 pages qui a pour héros Saber, un homme devenu poète après la perte de sa bien-aimée Kamar.

L'impossibilité de faire le deuil en raison des forts sentiments qu'il continue d'éprouver pour la défunte, est au centre de la déchirure vécue par le personnage. Refusant d'accepter ce coup du destin, Saber se met alors à s'épancher sur sa passion en écrivant des poèmes, seule manière à ses yeux de maintenir le lien avec sa fiancée.

A l'écriture succède vite l'envie de s'engager sur une autre voie, moins platonique que la démarche poétique, à savoir la sculpture du corps de sa dulcinée Kamar, avec l'espoir d'être conforté par sa présence physique.

Romancier, dramaturge et journaliste, Bouziane Benachour a plusieurs oeuvres à son actif, dont le roman ?'Brûlures'' qui lui valut le Prix Mohamed-Dib attribué par la fondation éponyme en 2012.

Il est aussi l'auteur de la pièce théâtrale ?'Syphax'' produite par le Théâtre régional Abdelkader Alloula d'Oran (TRO) dans le cadre de la manifestation internationale «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011».

Parmi ses productions récentes, l'auteur compte aussi une adaptation théâtrale du roman ?'Le Quai aux fleurs ne répond plus'', de Malek Haddad (1927-1978), qui sera proposée au titre de la manifestation internationale «Constantine, capitale de la culture arabe 2015».

La pièce se veut «un hommage au regretté écrivain algérien à la faveur de l'important événement qui sera accueilli dans sa ville natale en 2015», avait souligné dernièrement Bouziane Benachour, faisant savoir que le montage sera assuré par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. ?'Kamar ou le temps abrégé'' a fait l'objet d'une séance de présentation et vente-dédicace, le 3 novembre dernier, à l'occasion de la nouvelle édition du Salon international du livre à Alger (Sila).