Fini le casse-tête
financier du rapatriement des dépouilles de ressortissants algériens vivant à
l'étranger. Les familles qui rencontraient, jusque-là, d'énormes difficultés
financières pour enterrer les leurs, sur la terre natale, n'auront plus de
soucis à se faire, sur ce plan, dès lors que les frais générés par le transfert
de dépouilles sont pris en charge par le Fonds national de Solidarité, dans une
nouvelle mesure inscrite, au titre de la Loi des finances 2015 (LF 2015).
L'article 136 de la LF 2015, publiée le 31 décembre 2014, dans la dernière
édition du Journal Officiel, stipule qu' «il est ouvert, dans les écritures du
Trésor, un compte d'affectation spécial n° 069-302, intitulé: «Fonds de
Solidarité nationale», chargé, notamment des frais de «transfert, vers
l'Algérie, des dépouilles des ressortissants algériens décédés à l'étranger».
Cette mesure compte parmi d'autres frais assumés par l'Etat, notamment, «une
aide financière de l'Etat au titre de la Solidarité nationale», «des
subventions de l'Etat aux associations caritatives et celles à caractère
social» et «le transfert de dépouilles avec un accompagnateur, de et vers les
régions éloignées du pays ». Autant dire, toute une chaîne de solidarité qui se
manifeste envers les familles concernées par les décès d'Algériens, à
l'étranger. Il s'agit là d'une vieille revendication de la Communauté
algérienne établie à l'étranger qui vient d'être réglée, ou en voie de l'être.
On ne verra plus, alors, d'Algériens quémander la charité pour réunir la somme
exigée (2.500 et 3.000 euros!) pour le rapatriement des dépouilles de leurs
ressortissants, leur évitant l'affreux sort de finir dans une fosse commune, ou
de les voir solliciter les responsables d'Air Algérie, pour fixer une somme
forfaitaire pour le transfert des dépouilles qui ne doivent pas être
considérées comme une marchandise, et garantir un tarif raisonnable à leurs
accompagnateurs. Cette mesure apportera, à coup sûr, une grande satisfaction au
sein de la Communauté algérienne établie à l'étranger, et leurs proches vivant
en Algérie. Ces derniers avaient, à maintes reprises, sollicité les pouvoirs
publics, notamment lors de la dernière campagne présidentielle, par
l'intermédiaire d'organisations de la société civile ou par la voie de leurs
représentants parlementaires, à trouver une solution à ce problème. Même si les
modalités d'application n'ont pas été explicitées, de façon exhaustive, la
forme réglementaire est bien établie. Avant l'avènement de cette mesure, et en
vue d'aider les familles des ressortissants algériens décédés à l'étranger,
l'Etat avait mis en place une formule, proposée par la Société algérienne des
assurances (SAA), valable pour toutes les tranches d'âges et tous les pays de
résidence de l'assuré, en fixant une police d'assurance à 2.500 DA/an soit
l'équivalent de 25 euros. Ce montant, qui est raisonnable pour certains, reste
au-dessus des moyens d'autres ressortissants. Cependant, la procédure de
souscription du contrat «Assurance rapatriement», en formule famille ou
individuellement et qui consiste à remplir et signer un formulaire de
souscription et le déposer auprès d'une agence d'assurance proche ou de
l'envoyer par courrier ordinaire ou électronique n'est pas à portée de mains, ou
d'esprit, des personnes âgées ou non instruites. La prise en charge de ce lourd
fardeau par le Fonds national de Solidarité arrive, ainsi, à point pour régler
une question qui figure, au premier rang de la dignité humaine et de l'honneur
même des Algériens.