Historique ! Jamais, jusqu'ici, la courgette n'a atteint le vertigineux
sommet des 220 DA le kilo. C'est ce qui a été constaté, ces derniers jours,
précédant les festivités du Mawlid Ennabaoui, dans les marchés du Centre du
pays. Dès lors, l'année 2015 commence par un état inquiétant de la mercuriale
des prix des produits agricoles et de large consommation, dont ceux
agro-industriels. Sans répit pour la bourse des ménagères, les prix des
principaux produits agricoles restent élevés et le maintien de leurs prix
s'explique, difficilement. Certes, la conjoncture marquée par les fêtes de fin
d'année, notamment la célébration du Mawlid Ennabaoui, a, plus ou moins, dopé
le cours des produits agricoles, dont les légumes. Pour autant, des niveaux de
prix entre 200DA et 220 DA pour la courgette, 180 DA et 200 DA pour les haricots
verts, une moyenne de 65 DA pour la pomme de terre de saison, ou 70 DA en
moyenne pour la laitue et jusqu'à 100 DA pour la tomate fraîche, trouvent
difficilement une explication rationnelle, si ce n'est par l'extrême anarchie
dans laquelle la mercuriale des prix est enfoncée, depuis plusieurs années. Car
à ce rythme, des légumes ordinaires, comme la courgette, se vendent plus chers
ou au même tarif que des fruits importés, notamment la banane, les pommes
(Golden), ou le Kiwi et autres kakis. Le passage de l'année 2014 à 2015 n'a pas
provoqué un ralentissement de la hausse des prix, mais l'a, surtout, exacerbé.
Le mauvais temps, avec un ralentissement du rythme des récoltes, sinon leur
arrêt notamment pour la pomme de terre, les cardes (entre 50 et 80 DA/kg), ou
la laitue, n'explique pas cette relance à la hausse des cours de ces produits.
En fait, une raison de cette flambée des cours de produits agricoles
frais, dont les produits maraîchers, (courgette, haricots verts ou poivrons
avec 150 DA/kg en moyenne), dans les marchés du centre du pays, s'explique par
les coûts relativement élevés de la plasticulture, pratiquée à grande échelle
dans le sud du pays, notamment dans les wilayas d'El Oued, Biskra, Ghardaïa et
Adrar. Mais, ce qui inquiète les ménagères, tout comme les économistes, est que
le niveau des prix des produits agricoles a atteint un seuil, au-delà duquel il
ne peut plus descendre: les navets comme les carottes ne se vendent plus à
moins de 30 DA/kg, alors que la tomate et la pomme de terre restent scotchées à
des prix moyens de 50 DA/kg. 2015 sera, sans doute, une année fort désagréable
pour les ménagères, car les hausses de prix de certains produits agricoles, en
ce début d'année, en dépit d'une bonne production, annoncent l'arrivée d'un nouveau
cycle, d'une nouvelle bulle commerciale. Cette tendance a, par ailleurs, été
enregistrée au mois de novembre dernier, avec des prix à la consommation, en
rythme mensuel, en nette hausse de 6,4% par rapport au même mois de 2013. Cette
hausse est due à une progression remarquable de 15,9% des prix des produits
agricoles frais, selon une note de l'Office national des statistiques (ONS). En
novembre 2014, la hausse des produits agricoles frais a été générale: pomme de
terre (+107,8%), légumes frais (+32%), poulet (+21%) et fruits frais (+14,6%).
Quant aux produits alimentaires industriels, des biens manufacturés et les
services les hausses ont été respectivement de 2,9%, 3,5% et 4,7%, selon l'ONS.
Et, durant les 11 premiers mois de 2014, les prix à la consommation ont connu
une hausse de 2,7% par rapport à la même période de l'année 2013, les prix des
produits alimentaires ayant augmenté de 3,6%. La hausse des prix pour les
produits agricoles frais a été de 4,8% et de 2,5% pour les produits
alimentaires industriels. Et, ce qui commence à hanter les ménagères, c'est de
savoir comment vont se comporter les commerçants avec les hausses prochaines
des salaires après l'annulation de l'article 87-bis.