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Pour s'en être pris à Ben Bella, Ali Kafi et Messali Hadj : Information judiciaire contre Saïd Sadi

par Yazid Alilat



La dernière sortie de l'ex-n°1 du parti du RCD, Said Sadi, à Sidi Aich, samedi, a provoqué un certain émoi dans le microcosme politique et judiciaire algérien. Le Dr Sadi, comme à son habitude, a lancé des ?'piques'' contre le pouvoir. Mais, il a, également, avancé des propos sur des personnalités nationales décédées qui auront retenu l'attention du parquet d'Alger.

Hier dimanche, le procureur de la République, près le tribunal de Sidi M'hamed, a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire contre l'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, après ses déclarations relatives à deux ex-chefs d'Etat et une personnalité nationale. Le communiqué du parquet d'Alger souligne que «le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'Hamed a requis, conformément à la loi, l'ouverture d'une information judiciaire contre M. Saïd Sadi, du chef de diffamation». L'ouverture de cette information judiciaire est motivée, selon la même source, par les «informations rapportées par certains médias, relatives aux déclarations faites par M. Saïd Sadi, lors d'une conférence-débat qu'il a animée à Sidi Aich (Béjaïa), au cours de laquelle il a imputé à l'ex-chef d'Etat, feu Ahmed Ben Bella, et à l'ex chef d'Etat, feu Ali Kafi ainsi qu'à la personnalité nationale et historique Messali El Hadj, des faits portant atteinte à leur honneur et à leur considération». Cette décision a été prise du fait que «ces propos rendent leur auteur passible de poursuites pénales pour diffamation» et que «le délit de diffamation est consommé, dès lors que les propos diffamatoires ont été rendus publics et que cette publicité donne compétence, à tout tribunal dans le ressort duquel l'accès aux faits incriminés est rendu possible», ajoute le parquet d'Alger.

Said Sadi, lors de cette rencontre débat, avait, notamment, critiqué, selon des comptes-rendus de la presse nationale, Messali Hadj, Ali Kafi et Ahmed Benbella. Il dira, sur ces trois personnalités algériennes: «Benbella était un agent de Fethi Dib, patron des services secrets égyptiens». Pour Ali Kafi, il a dit qu'il «n'a jamais été congressiste à Ifri, en 1956, était aveuglé par la haine anti-Kabyle. Cela relève du pathologique». Quant à Messali Hadj, il s'est dit «doublement choqué : J'ai été choqué lorsque l'aéroport de Tlemcen a été débaptisé au nom de Messali, qui a, pourtant, dirigé un Mouvement armé contre l'ALN, durant la Révolution. Ce n'est rien d'autre qu'une prime à la trahison. Je suis, tout autant, choqué par l'attitude de l'ONM qui s'est mue dans un silence après que le président français, François Hollande, ait déclaré, lors de sa visite à Tlemcen, qu'il était temps de réhabiliter Messali».