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Le gouvernement ne
va pas serrer la vis des importations, en particulier celles des produits
alimentaires, dont la facture, durant les 11 premiers mois, en 2014, a dépassé
les 9 milliards de dollars. «Il est hors de question de réduire l'importation
des produits essentiels en 2015», affirme le ministre du Commerce Amara
Benyounes. «Ce n'est pas du tout envisageable», a-t-il ajouté, dans un
entretien à l'APS. Le ministre du Commerce confirme, à travers cet entretien,
que, pour le moment, le gouvernement n'a pas encore ciblé les produits importés
qui seront «gelés», crise des cours pétroliers oblige! Mieux, selon Benyounes,
la structure des produits importés ne sera pas, tellement, changée, dans les
mois à venir, en dépit de la baisse vertigineuse des prix pétroliers. Car il
s'agit, d'après lui, «d'étudier la structure réelle des importations, avant de
voir la possibilité d'en opérer des réductions, et quelles catégories
d'importations doivent faire l'objet de réduction», estime t-il. Il a expliqué
que «le gouvernement doit réagir d'une manière économique et non à travers des
décisions administratives, à l'égard de cette question», car selon M.
Benyounes, les importations algériennes sont constituées de biens d'équipements
et de matières premières agricoles et industrielles, à hauteur de 62%, qui
«concourent à la création de la richesse nationale». Dès lors, «ces catégories
de produits sont, difficilement, concernées par des restrictions en
importations, car le programme d'investissement dans le secteur public ou privé
nécessite l'importation d'un certain nombre d'équipements et de matières
premières pour faire fonctionner les projets de développement», relève t-il.
Même démarche du gouvernement pour les produits alimentaires dont les
importations représentent 17% des importations globales. Là, également, il n'y
aura pas de baisse ni de réductions des achats de l'Algérie, car «la majorité
écrasante se compose de produits essentiels (blé, sucre, huile...) qui
constituent des produits de première nécessité pour le consommateur algérien».
M. Benyounes a, par ailleurs, annoncé qu'à la suite du Conseil de gouvernement
restreint consacré aux mesures à prendre pour juguler les effets de la chute
des cours pétroliers sur l'économie nationale, 2 groupes de travail ont été mis
en place «pour définir les mesures de rationalisation des importations et de
lutte contre l'évasion de capitaux». Le premier groupe, installé au ministère
du Commerce, est chargé d'élaborer les actions à prendre pour assurer une
meilleure gestion et la rationalisation des achats à l'extérieur. Ce groupe de
travail doit «remettre, dans les tout prochains jours, ses conclusions pour
voir ce qu'il y a lieu de faire en matière du commerce extérieur», ajoute le
ministre du Commerce qui précise quele second groupe, composé de représentants
du ministère du Commerce et des 2 administrations douanière et fiscale, a pour
mission de suivre, d'une manière «rigoureuse, précise et permanente» toutes les
transactions qui concernent le commerce international. La mission de ce groupe
de travail porte, notamment, sur la lutte contre la fuite de capitaux, vers
l'étranger.
DIVERSIFIER LES EXPORTATIONS Pour autant, «il n'y a pas le feu», semble dire Amara Benyounes, pour qui «l'Algérie se trouve dans une situation très différente de celle de 1986», qui avait coïncidé avec le 3ème choc pétrolier (1973, 1979). «Aujourd'hui, nous avons la chance de ne pas avoir de dette extérieure et d'avoir des réserves de change qui peuvent nous permettre de tenir entre 3 et 4 années», s'est-il, ainsi, hasardé à pronostiquer l'avenir du Commerce extérieur de l'Algérie. Vendredi, les cours du brut avaient terminé à 56,90 dollars/baril, à Londres, pour le Brent de la mer du Nord, et à 53,31 dollars/baril pour le léger nord-américain (WTI), à New York. Optimiste pour l'avenir, le ministre du Commerce affirme que «la vraie solution pour l'Algérie réside dans la diversification de son économie, à travers la relance des secteurs de l'Industrie, de l'Agriculture et du Tourisme». Mais, jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas, encore, décidé ni pris des mesures pour plafonner le montant des importations, a-t-il expliqué, relevant que «cela dépendra de l'évolution du marché pétrolier et des équilibres macroéconomiques et budgétaires, durant les 2 à 3 prochains mois, pour décider ou non de l'élaboration d'une loi de finances complémentaire qui déterminera les ajustements». «Le gouvernement suit cette affaire et nous allons gérer et voir ce qu'il y a lieu de faire, à très court terme et décider de réajuster ou pas. S'il y aura des ajustements qui doivent être apportés, ils le seront au moment voulu», affirme-t-il. A fin novembre dernier, les exportations d'hydrocarbures s'étaient établies à 58,67 milliards de dollars contre 53,29 milliards de dollars de produits importés, soit un excédent commercial de 5,7 mds de dollars, mais en baisse de 39,4% par rapport à 2013 (8,87 Mds de dollars). Selon les Douanes algériennes, les exportations de l'Algérie devraient clôturer l'année 2014 à 64 mds de dollars contre des importations évaluées à 59 mds de dollars. |
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