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UGTA : Un 12e congrès sous haute pression

par Yazid Alilat

Il n'y aura pas de surprises, ni de changement au 12e congrès de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

L'actuel Secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, en poste depuis l'assassinat de Benhamouda en 1997, est déjà assuré d'être réélu pour un mandat de 4 ans. Dès lors, les travaux de ce congrès prévu les 4, 5 et 6 janvier prochain ne vont pas se focaliser sur l'élection d'un nouveau SG. Le SG sortant Sidi Saïd a été en fait plébiscité lors des quatre congrès régionaux Est, Ouest, Sud et Centre, qui lui ont apporté un soutien unanime pour sa reconduction. Il succédera à lui-même, puisque, en même temps, il n'y a pas eu de postulant à ce poste. Dans une instruction adressée aux syndicalistes, datée de septembre dernier, en prévision de ce 12e congrès, le SG de la centrale syndicale veut que ces assises soient ?'le reflet de notre base syndicale, de l'adhésion des travailleuses et travailleurs à l'UGTA, de leur confiance en notre organisation, qui œuvre pour leurs intérêts moraux et matériels''». ?'Notre congrès doit rassembler les syndicalistes représentant tous les secteurs d'activité du secteur économique et de la Fonction publique'', indique-t-il, avant d'appeler les syndicalistes à ?'une représentativité plurielle et multiple''. Pour autant, ce 12e congrès va se tenir alors que grossit la dissidence et le rang des opposants. Déjà au mois d'août dernier, le Comité national de réappropriation et de sauvegarde (CNRS) de l'UGTA, un comité mis en place par l'ancien SG du syndical des Douanes, Ahmed Badaoui, avait, dans un communiqué, dénoncé la réunion du comité national chargé de la préparation de ce congrès. Pour lui, cette réunion, à laquelle avait assisté le SG de l'UGTA, ?'a délesté la commission exécutive nationale issue du 11e congrès national de ses prérogatives''. Ces coups de semonce de l'opposition contre le SG de l'UGTA ne vont pas cependant affecter l'organisation du congrès, puisque l'actuelle direction du syndicat avait indiqué que les préparatifs du 12e congrès se poursuivaient ?'dans la sérénité''.

12E CONGRES : L'OPPOSITION EN FORCE

A quelques jours de la tenue d'un 12e congrès de la centrale syndicale qui devrait reconduire Sidi Saïd à la tête de l'organisation, l'opposition a publié un communiqué au vitriol contre le ?'patron'' de l'UGTA. ?'Malgré toutes les tentatives de renouveau, d'émancipation et de libération post-indépendance (...), pour extirper cette organisation du tumulte des luttes politiques partisanes, la situation ne cesse d'empirer'', estime dans ce communiqué le CNRS, pour qui ?'le summum de l'inféodation, de la soumission la plus basse et de la trahison la plus abjecte a été atteint (après le lâche assassinat d'Abdelhak Benhamouda) avec l'intronisation de l'actuel secrétaire général à la tête de l'organisation.'' Le CNRS poursuit: ?'aujourd'hui, quel bilan et quels enseignements faudrait-il tirer de dix-sept années d'immobilisme, de collaborationnisme, de gabegies, de gestion autoritaire et de règne absolu ?''. Le comité, dirigé par Ahmed Badaoui, a même organisé lundi un sit-in devant le siège de l'UGTA à Alger. Opposés à Sidi Saïd, les membres du CNRS qui, disent-ils, veulent ?'restituer l'UGTA aux travailleurs'', veulent empêcher la tenue de ce congrès, à défaut le dénoncer, car étant ?'préfabriqué'', ?'anti-statutaire'' et ?'non réglementaire''. Dans le même communiqué, les membres du comité déplorent ?'la déliquescence'' et la ?'médiocrité'' dans lesquelles se trouve actuellement l'UGTA. Enfin, l'opposition exige un bilan du secrétariat national sortant de l'UGTA. Bref, le 12e congrès de l'UGTA, s'il est globalement acquis à une reconduction de l'actuel SG et ses instances dirigeantes, va se tenir dans un climat explosif. Les membres de l'opposition n'étant pas statutairement exclus d'y participer.