C'est le clash entre la Direction de la santé de la wilaya de Constantine
et le bureau du Snapo. Sujet de discorde : le tableau de garde des pharmacies à
Constantine, qui doivent assurer la permanence durant le mois de janvier lors
des week-ends et les jours fériés, ainsi que la nuit, établi par la Direction
de la santé et émis ces trois derniers jours par voie électronique à certains
pharmaciens, suscite colère et indignation du bureau du Snapo. La Direction de
la santé, qui a pris soin de préciser dans sa correspondance que le tableau en
question a été élaboré en concertation avec le syndicat national algérien des
pharmacies d'officines et le conseil de l'ordre des pharmaciens, est mise dans
une position inconfortable lorsque le Snapo vient contredire cette assertion,
affirmant de son côté que «les choses n'ont en fait pas été finalisées entre
les deux parties». Soulignant dans ce sens que les membres du Snapo et du
conseil de l'ordre des pharmaciens ont tenu deux réunions avec la Direction de
la santé autour du sujet de la garde des pharmacies, et les parties engagées
dans ce dossier avaient convenu de se rencontrer une troisième fois pour
entériner les décisions prises dans ce sens, seulement «ce troisième
rendez-vous ne s'est jamais tenu, à cause de l'absence du directeur de la santé
ou de son représentant, chose qui a entraîné l'annulation de cette réunion
importante et hypothéqué les chances de toute solution coordonnée avec les
concernés», note le Snapo dans une correspondance adressée au Wali et dont
copie est en notre possession. Et il n'y a pas que cette «anomalie» relevée par
le Snapo, car ce dernier rappelle que «la notification du tableau de garde doit
se faire 15 jours avant le début du mois, comme l'exige la réglementation,
alors que la notification dont il est question a été effectuée trois jours
avant l'entrée en vigueur du tableau de garde !». Tout autant, le Snapo rejette
cette méthode de l'envoi par courrier électronique, qui ne peut constituer un
moyen sûr de réception vu l'importance du contenu. «Le courrier électronique
peut être utilisé en appui à la notification ?'physique'', car on ne peut
s'assurer avec certitude que le courrier électronique, ou virtuel, a bien été
réceptionné par les pharmaciens», nous dira avec insistance le président du
bureau du Snapo à Constantine, M. Issam Boulakhras. Ce dernier rappelle, aussi,
dans ce contexte, que le Snapo avait vainement demandé des statistiques
concernant le nombre de prescriptions établies au niveau des structures de
santé de garde de nuit, afin surtout de déduire ou cerner l'utilité et la
nécessité de l'ouverture d'une pharmacie de garde à tel endroit ou un autre,
selon les besoins exprimés par la population. Pour toutes ces raisons, le Snapo
soutient que le tableau de garde concocté par la Direction de la santé et
envoyé par courrier électronique ne sera pas respecté, ni appliqué. «Nous
demandons l'annulation pure et simple de ce tableau et nous préconisons un
retour à la table des concertations, à défaut un préavis de grève sera déposé
pour exprimer notre rejet de ces décisions unilatérales qui viennent à contre
sens des orientations du ministère de tutelle», menacent les termes d'une
seconde correspondance adressée au ministère de la Santé, au président national
du Snapo, au président de la section de l'ordre régional des pharmaciens, au
P/APW et au directeur de la santé.