À la veille de l'entrée en vigueur de l'arrêté fixant les modalités d'organisation
de la garde au niveau des officines de pharmacie, prévue le 1er janvier 2015,
la question relative aux horaires de fermeture prévus par le nouveau texte a
suscité tout au long de cette semaine de vives réactions parmi la corporation.
Si un relatif consensus s'était bel et bien dégagé sur cette question à l'occasion
de l'organisation le 13 décembre dernier de la journée d'information consacrée
à la vulgarisation du nouveau texte de loi, la déclaration faite en début de
semaine par le ministre de la Santé, M. Abdelmalek Boudiaf à la radio local El
Bahia, a sonné comme un véritable « désaveu » pour les partisans d'une
application rigoureuse du nouvel arrêté, et un « recul » de la part du ministre
sur un texte qui a été pourtant conçu et publié par son propre département. Le
ministre a, en effet, et contrairement à la terminologie utilisée dans le texte
de loi, qualifié cette instruction de fermeture à 19 heures de démarche «
volontaire » et non-obligatoire ». Pourtant, dans son chapitre premier traitant
de l'organisation de la garde, l'arrêté stipule dans son article 2 : « (...) En
dehors de la garde dont les horaires sont fixés dans l'alinéa ci dessus, les
pharmaciens d'officine ? doivent' respecter les horaires d'ouverture et de
fermeture. La pharmacie ?doit' rester ouverte d'une manière continue de huit
(8.00) heures à dix-neuf (19.00) heures et ?exceptionnellement' jusqu'à
vingt-deux (22.00) heures après accord du directeur de la santé et de la
population de wilaya, en fonction des spécificités de la zone d'implantation de
l'officine. » Un communiqué du ministère diffusé avant-hier explique par
ailleurs, que les horaires d'ouverture et de fermeture fixées de 8h00 à 19h00,
« peuvent être prolongés jusqu'à 22h00 selon les spécificités de chaque commune
et en étroite coordination avec les services de la direction de la santé et de
la population de la wilaya ». Devant ce « réajustement » de position de la part
du ministère, le président de la SORP Oran, M. Berrezoug, et le président du
SNAPO Oran, M. Belaroussi, ont animé une conférence de presse conjointe hier, pour
réitérer un principe défendu depuis le début des pourparlers avec le ministère,
celui « d'adapter les modalités d'organisation de la garde au niveau des
officines de pharmacie selon les spécificités de chaque zone. » Le président du
Snapo Oran, qui est également vice-président du syndicat national n'a pas
manqué de souligner l'intention de son syndicat à poursuivre les discussions
avec la tutelle sur certains aspects réglementaires omis par le nouveau décret,
notamment ceux ayant trait au travail de nuit, à la lumière des dispositions
prévues par la loi 90-11 et aux charges salariales supplémentaires qu'elles
induisent pour les employeurs.