La colère a atteint son paroxysme chez les retraités du groupe Sonatrach
contre la Mutuelle des industries pétrolières (MIP) qui a gelé depuis quatre
mois le versement des pensions complémentaires de retraite (PCR). Après avoir
tenu plusieurs rassemblements de protestation, ces dernières semaines, devant
les directions de cette mutuelle situées à Béthioua et à Hydra, dont les
derniers en date ont eu lieu mercredi 24 décembre en cours, le collectif des
retraités vient de lancer un ultimatum jusqu'au 28 décembre en cours à la MIP
pour le versement des PCR faute de quoi, une plainte sera déposée à la chambre
administrative du tribunal territorialement compétent pour «défaut de
paiement». «La direction de la mutuelle a refusé de recevoir nos délégués à
Hydra, mais nous avons eu des échos que les pensions pourront être versées le
28 décembre en cours. Au cas où les pensions ne sont pas versées au courant de
cette semaine, un avocat chevronné, qui a déjà fait ses preuves en emportant
haut la main l'affaire qui a opposé les travailleurs au groupe Sonatrach pour
le calcul de l'indemnité de l'expérience professionnelle (IEP), sera mandaté
par le collectif pour ester en justice la mutuelle», affirme un représentant du
collectif des retraités du groupe Sonatrach. Le conflit entre les retraités et
la direction de cette mutuelle a atteint ainsi un point de non-retour. Les
retraités jouent désormais le tout pour le tout en décidant de porter l'affaire
devant les tribunaux. La justice pourra déclarer la Mutuelle des industries
pétrolières en faillite. Une liquidation judiciaire de la mutuelle pourra être
engagée par la justice pour sa dissolution. Le collectif des retraités, en
brandissant cette menace de porter l'affaire en justice, pourra signer à priori
l'arrêt de mort de cette mutuelle, mais ce scénario catastrophe n'est pas à
envisager pour l'instant et surtout dans notre pays. Le collectif sait
pertinemment que le groupe Sonatrach volera sûrement au secours de cette
mutuelle. Le groupe Sonatrach sera contraint une nouvelle fois de jouer le
pompier pour sauver la MIP. Il est à rappeler que quelque 18.000 retraités à
travers le territoire national seraient concernés par le gel des pensions
complémentaires versées chaque bimestre par cette mutuelle et qui représentent
20% du montant de la retraite allouée par la CNR. Le collectif des retraités
dénonce aussi les «intimidations» exercées par la mutuelle sur les retraités
l'ayant poursuivie en justice pour la régularisation du taux réel de 20% au
lieu de 16% de l'assiette servant de base pour le calcul de la pension de
retraite allouée par la CNR. Des pressions auraient été exercées sur les
retraités pour signer des lettres de désistement.