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La terre bouge, et les Algériens, notamment ceux du centre du pays, sont
inquiets. «Il serait plus sûr de vivre à l'intérieur du pays que sur la bande
littorale, exposée à une sismicité régulière», a tranché hier, sur les ondes de
la Chaîne III, le directeur-général du Centre de recherche en astronomie,
astrophysique et géophysique (CRAAG), M. Abdelkrim Yelles.
Le «seul moyen de prévenir les effets d'un tremblement de terre, et de vivre en sécurité, est de respecter, scrupuleusement les normes parasismiques et de veiller à l'expertise régulière du vieux bâti» a commencé par rappeler l'invité de la radio. En effet, pour le DG du CRAAG, il s'agit-là «d'une activité sismique qui se ressent, tout au long de l'année, en raison du rapprochement des plaques tectoniques africaines et eurasiatiques. Les secousses observées, ces derniers jours ; sont la résultante de cette activité », a-t-il expliqué. Parlant des observations antérieures du CRAAG, Abdelkrim Yelles a fait remarquer que «seule la zone de Chlef était ciblée par les activités sismiques, or, par la suite, il a été constaté que toutes la région nord du pays était concernée, particulièrement dans le Tell » a-t-il souligné. La bordure sud de la région blidéenne «est connue» pour ses secousses telluriques régulières» a, encore, expliqué l'invité de la radio, ajoutant que cette partie du Tell «contient de nombreux segments de failles, et que des études de zonage sont en cours». Au sujet de la cartographie sismique du pays, Abdelkrim Yelles a expliqué qu'il est «aujourd'hui connu par les scientifiques algériens que c'est la région de l'Atlas tellien, aussi bien dans sa partie marine que continentale, qui est la plus exposée aux secousses». «La terre va continuer à bouger», selon l'invité de la radio, pour lequel «cela devient une certitude scientifique, en Algérie ; il nous faut absolument, intégrer cette activité dans le développement durable, en prenant en compte le risque sismique, aussi bien dans l'acte de bâtir, dans l'aménagement du territoire, que dans celle de l'éducation de nos enfants » a-t-il alerté. «La concentration de la grande majorité des populations, sur la bande littorale avec l'occupation de 4%, seulement du territoire national et l'exode rural massif qui a suivi la ?décennie noire' sont, aussi, une grande problématique qu'il faut prendre en charge, au plus tôt ; le redéploiement des populations sur les Hauts Plateaux et le sud du pays est une urgence» a, encore, souligné Abdelkrim Yelles. Parlant de l'histoire des secousses telluriques, dans la partie septentrionale du pays, avec la première station sismologique créée, en 1910, le DG du CRAAG a rappelé que c'est après le séisme survenu, en 1954, à Chlef (ex-Orléansville), que «les premières normes parasismiques ont commencé à être introduites par les entreprises publiques de construction» a-t-il expliqué. ALGER EXPOSEE A UN SEISME DEVASTATEUR ? «Là où le bât blesse», relève l'invité de la Chaîne III, c'est au niveau du secteur privé, spécialisé dans la construction. Citant le tremblement de terre qui a ébranlé, en 2003, la wilaya de Boumerdès, à l'est d'Alger, il rappellera que «le gros des dégâts constatés sur les constructions a été observé sur le bâti réalisé par des entrepreneurs privés». Au moment où l'Algérie devient un chantier à ciel ouvert, «il faut, absolument, réduire des effets du risque sismique», a alerté Abdelkrim Yelles, appelant à un strict respect de la réglementation, au moment de la réalisation des constructions, privées surtout, non sans insister sur la stricte application des normes d'expertise, au vieux bâti, y compris celui lié à la préservation et la sauvegarde du Patrimoine du pays». «Le vieux bâti peut représenter un véritable danger» a insisté le DG du CRAAG, rappelant que les expertises «doivent cibler toutes les anciennes constructions, afin de les préserver par le biais de travaux de réhabilitation et de confortement» a-t-il indiqué. Au sujet du risque qu'un fort séisme, de forte magnitude puisse frapper la capitale, comme prédit par certains experts, le DG du CRAAG, a minimisé ce risque, expliquant que la partie centrale du pays «est connue pour sa sismicité modérée». «Maintenant que nous avons la certitude scientifique que la région nord du pays est exposée aux tremblements de terre, il nous faut tenir compte de cette réalité, en développant et en appliquant les normes parasismiques qui puissent nous permettre de vivre, normalement, par rapport à ce phénomène» a-t-il expliqué. |
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