La 4ème et
dernière session de l'assemblée populaire de wilaya qui s'est ouverte hier
matin à l'hémicycle de la wilaya a été essentiellement consacrée pour débattre
du budget primitif de l'année 2015 qui enregistre une chute des recettes de
l'ordre de 29 milliards de cts, soit 457 au lieu de 486 milliards de cts en
2014.
Ce recul des
recettes a préoccupé les élus qui ont centré leurs interventions sur les
faiblesses du recouvrement fiscal de certaines taxes et en particulier la taxe
sur l'activité professionnelle (TAP). Et contrairement aux précédentes
sessions, le débat a été extrêmement animé. Un membre a dénoncé l'évasion et la
fraude fiscale à outrance en donnant l'exemple de la commune d'Aïn El-Turck qui
demeure parmi les plus pauvres collectivités locales en matière de recouvrement
fiscal en dépit de l'existence de 60 grands hôtels et 3.000 activités
commerciales. Un constat partagé par le chef de l'exécutif local qui a estimé
dans son intervention que cette commune, un point de chute de millions
d'estivants, reste parmi les plus pauvres de la wilaya en matière de
recouvrement. Prenant la parole, le directeur des Impôts a soutenu que le recul
des recettes fiscales est l'une des conséquences des mesures prises par les
pouvoirs publics dans les dernières lois de finances pour l'exonération des
grandes entreprises des charges fiscales. Il a averti que la loi de finances
2015 prévoit un accroissement de la population fiscale qui va bénéficier du
régime d'imposition forfaitaire (IFU). Ainsi, 70% de la population fiscale va
profiter du régime d'imposition forfaitaire ce qui aura pour conséquence directe
un rétrécissement des recettes fiscales à moyen terme. Il a aussi expliqué ce
recul du recouvrement par les dernières décisions prises par les pouvoirs
publics qui autorisent aux commerçants la radiation des registres de commerce
sans le payement de leurs créances fiscales. «Je reste pessimiste quant à
l'avenir. La TAP représente 95% des recettes destinées au développement local.
De grandes sociétés exerçant dans la wilaya ont bénéficié d'exonération
fiscales de longue durée, ce qui porte un grand préjudice aux collectivités
locales. La société turque Tosyali a bénéficié d'une exonération sur la TAP de
10 ans, alors que l'usine Renault a eu droit à une exonération de toutes les
taxes et impôts», a regretté le même responsable. Et d'ajouter : «Nous faisons
de notre mieux pour la perception de la TAP. Les receveurs ont reçu des
instructions pour exiger à tous les contribuables le payement de cette taxe».
Le directeur de l'administration locale a essayé de son côté de minimiser les
effets de cette baisse des recettes sur les équilibres financiers des
collectivités locales tout en soulignant que l'élaboration du budget primitif
2015 a nécessité un travail précis pour rationaliser les dépenses. Il a révélé
que 1.500 milliards de cts ont été consacrés ces cinq dernières années aux
communes déshéritées de la wilaya pour le développement local. Concernant le
budget primitif 2015, plus de six milliards de dinars sont mobilisés par la
wilaya et dont les deux tiers (57%) seront destinés à l'équipement et à
l'investissement public et le reste pour le fonctionnement. Le wali a affirmé
de son côté que l'année 2015 sera consacrée à rattraper le retard enregistré
dans certains secteurs et notamment l'Education nationale. Il a ainsi révélé
que quatre collèges et six groupes scolaires seront réceptionnés le 4 janvier
prochain, date de reprise des cours du deuxième trimestre. Il a aussi annoncé
que 20 nouveaux CEM (10) et lycées (10) seront opérationnels pour la prochaine
rentrée scolaire 2015/2016. Le wali a également déclaré que les chantiers pour
la réalisation de nouvelles sûretés dans la périphérie (Gdyel, Oued Tlélat,
Mers El-Hadjadj, Sidi El-Bachir, Chahid Mahmoud, Bousfer) seront entamés début
2015. Il importe de noter que le chef de sûreté de la wilaya d'Oran, le contrôleur
de police, Nouasri Salah, qui a été choisi le 11 décembre en cours meilleur
policier arabe lors de la 38ème Conférence des responsables de police et de
sécurité arabes à Tunis, a été honoré hier par le wali et les élus de l'APW.