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En signe de solidarité avec le journaliste et écrivain Kamel Daoud,
victime d'une fatwa appelant à l'application du « Hadd » à son encontre,
publiée sur facebook par l'imam salafiste Abdelfatah Hamadach, un rassemblement
sera organisé aujourd'hui à 10 heures devant le palais de justice à Oran.
L'initiateur de cette action est le comité citoyen de veille pour la défense
des libertés (CCVDL), créé à Oran le 19 décembre dernier pour soutenir Kamel
Daoud. C'est sous le slogan « Ni Daech ni Hamadach » que le CCVDL a appelé à la
mobilisation devant le palais de justice tout en rappelant que « 20 ans de
terrorisme, ça suffit, contre le retour du terrorisme. Alloula, Bakhti et
Hasni, kifaya. Non à la violation de la constitution ». Dans cet appel, le
CCVLD rappelle également les articles 32, 33, 34, 35 et 36 pour la défense des
droits et libertés et condamnant toutes formes de violence.
Sur les motivations de sa création, le comité souligne que « Nous, citoyens, inquiets devant les graves atteintes aux libertés fondamentales successives allant jusqu'à l'appel au meurtre de l'écrivain et journaliste Kamel Daoud. Des atteintes qui nous rappellent le même scénario de peur et de terreur des années 90. Réunis à Oran, ce jour le 19-12-2014 à Oran, nous avons décidé de nous constituer en comité citoyen de veille pour la défense des libertés, C CVDL». Vu la situation, le comité exige « des institutions de la République d'assurer pleinement le premier des devoirs de l'Etat qui est de garantir la sécurité physique et morale de tous les citoyens et citoyennes » et de « punir toute atteinte aux libertés fondamentales, d'opinion, d'expression, de création intellectuelle et artistique, de croyance, de réunion, de rassemblement et d'organisation? ». Il lance un appel « aux citoyens et citoyennes à aiguiser leur vigilance et d'exprimer pacifiquement par tous les moyens jugés appropriés leur attachement aux libertés fondamentales individuelles et collectives ». Depuis la publication de cette fatwa, les actions de solidarité et de condamnation se poursuivent sur les réseaux sociaux. Des ministres se sont aussi exprimés sur cette affaire. Le ministre de la Communication a déclaré, «nous sommes contre toutes les formes d'intolérance et de menace à l'encontre de toute personne et, bien évidemment, Kamel Daoud. Nous sommes contre l'insulte et pour le dialogue et la tolérance». Le ministre de la Justice Tayeb Louh a rappelé que « si quelqu'un se sent victime d'un préjudice, il peut déposer une plainte devant la justice » Quant à la plainte déposée par Kamel Daoud à l'encontre de Abdelfatah Hamadach, elle suit son cours, nous a affirmé hier Kamel Daoud qui a indiqué que des organisations internationales non gouvernementales ont aussi exprimé leur solidarité avec l'écrivain journaliste. |
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