Près de 40
familles, qui occupent actuellement une partie de l'espace du palais du Bey,
seront relogées. Ces squatteurs, qui occupent ce monument historique depuis
près de 30 ans, seront relogés parallèlement aux travaux de restauration
prévus. Ces familles occupent depuis plusieurs années la partie stratégique du
palais du Bey d'Oran, à savoir l'accès principal. Les services locaux sont
décidés, semble-t-il, à sauver ce riche héritage ottoman de la dégradation. Le
wali d'Oran, Abdelghani Zaalane, a déclaré, à ce propos, que ces familles
seront délogées une fois les travaux entamés. «Il ne sert à rien de les déloger
actuellement, car auquel cas, le site sera squatté par d'autres familles». Le
palais du Bey est ce joyau architectural inédit qui a reçu les plus grands
dignitaires arabes et européens. Le château, séparant l'actuel centre-ville et
l'ancienne ville d'Oran, a été construit sur une façade militairement
stratégique, donnant en même temps une vue imprenable sur la mer (le port
d'Oran) et le jardin appelé Promenade de Létang. Le palais est lié à plusieurs
quartiers de la ville via plusieurs souterrains réalisés durant le règne du
Bey. Pour la restauration de ce site, qui s'étend sur 6 hectares, une enveloppe
de 85 millions de dinars a été débloquée. L'étude est en cours.
Pour l'histoire,
c'est dans l'enceinte de ce palais que le Bey Mohamed Ben Othman, dit El-Kébir,
s'installa après avoir repris Oran aux Espagnols en 1792. Le palais a été
épargné par le terrible tremblement de terre d'octobre 1790, qui a détruit la
cité de Ras El-Aïn à Sidi El-Houari. Ce vestige, de par son site naturel
privilégié, constituait une position stratégique unique dans la ville, en
surplombant le port et en contrôlant l'arrière-pays. Le vaste promontoire avait
toujours suscité la convoitise des marins qui passaient au large de la baie
d'Oran. Le Bey Mohamed El-Kébir fit donc de ce palais, le siège de son
administration et aussi sa résidence. Aux réalisations entreprises par les
Mérinides et ensuite par les Espagnols, le Bey ajouta sur le mur sud, le moins
exposé, un autre palais où étaient situés ses appartements, ses bureaux ainsi
que le ?'Pavillon de la Favorite'' pour accueillir son épouse bien-aimée, au
milieu de deux magnifiques jardins agrémentés d'une volière.