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Menacé par une
fatwa du chef d'un parti salafiste non agréé, Abdelfattah Hamadache, après son
passage dans l'émission «On n'est pas couché», présentée par Laurent Ruquier et
diffusée samedi 13 décembre sur France 2, l'écrivain et journaliste Kamel Daoud
a réagi hier vendredi en déclarant attendre que sa plainte, déposée mercredi
auprès du parquet d'Oran, «aboutisse, avant d'envisager d'autres actions».
Kamel Daoud continue à s'attirer un vaste élan de solidarité, y compris parmi la classe politique et la société civile. Réagissant à une question de la presse, en marge de l'inauguration, jeudi à Alger, du musée de la Radio algérienne à l'occasion du 58ème anniversaire de la création de la Radio secrète «Voix de l'Algérie libre et combattante», le ministre de la Communication, Hamid Grine a répondu: «Nous sommes contre toutes les formes d'intolérance et de menace à l'encontre de toute personne et, bien évidemment, Kamel Daoud. Nous sommes contre l'insulte et pour le dialogue et la tolérance ; la justice algérienne est souveraine et laissons là faire son travail en toute indépendance» a-t-il déclaré. Le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Tayab Louh a déclaré jeudi, en marge d'une séance plénière de l'APN «qu'il faut consacrer l'Etat de droit en Algérie. Si quelqu'un se sent victime d'un préjudice il peut déposer une plainte devant la justice », a-t-il réagi. Des personnalités publiques, partis politiques et citoyens ont également dénoncé l'appel au meurtre lancé par l'imam salafiste Abdelfattah Hamadache contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud. Des partis politiques et des organisations de défense des droits de l'homme ont apporté leur soutien à l'écrivain. Deux ventes dédicaces de Kamel Daoud, prévues vendredi à Mascara et aujourd'hui samedi à Batna, ont été annulées pour des raisons de sécurité. L'appel au meurtre contre l'auteur de «Meursault contre-enquête», nominé pour le prestigieux Prix Goncourt, a également déclenché une avalanche de réactions et de critiques sur les réseaux sociaux des personnalités politiques comme Sofiane Djilali, Said Sadi et Amara Benyounès. Ce dernier, dans un communique publié ce jeudi au nom de son parti, le Mouvement populaire algérien (MPA), a condamné la fatwa dont fait l'objet l'écrivain et journaliste Kamel Daoud. « C'est avec une très grande consternation, mais aussi avec une immense révolte et beaucoup d'inquiétude, que nous avons pris connaissance des déclarations criminelles d'un imam politique», indique le parti de Amara Benyounès. |
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