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La situation
empire inexorablement dans la commune côtière d'Aïn El Turck à la faveur de
l'indifférence des uns et des dérobades des autres et a, fort malheureusement,
tendance à s'enliser encore plus au fil des attroupements devant les
institutions étatiques. Aucune réaction, qui mérite d'être signalée, ne s'est
manifestée pour tenter de désamorcer la bombe qui risque à tout moment
d'exploser. L'argument invoqué à propos de ces manifestations, à savoir les
listes des bénéficiaires de locaux commerciaux et des box du marché de
proximité de Haï Bensmir, ne sont en réalité que la goutte qui a fait déborder
le vase, pour ces jeunes et moins jeunes manifestants dont la plupart activent
dans l'informel au sein et aux abords immédiats du principal marché de fruits
et légumes du chef- lieu de la daïra d'Aïn El Turck.
L'APC est paralysée par les manifestants depuis près d'une semaine et ce, au détriment de toute une population d'administrés. Les forces de l'ordre public sont quotidiennement sollicitées pour tenter d'apaiser les esprits surchauffés et disperser les attroupements qui se reforment comme par enchantement un laps de temps plus tard. Cela a été le cas, jeudi, lorsque la liste des bénéficiaires des box du marché de proximité a été affichée sur le mur d'enceinte du stade de football Ahmed Zabana, situé aux confins de la commune, vraisemblablement dans le but d'exporter la protesta. Cependant, les manifestants en colère sont revenus encore en force pour assiéger une fois de plus la mairie et ce, après avoir pris connaissance des noms inscrits sur cette liste. «Une gestion raisonnée de la crise aurait certainement évité cette colère citoyenne, qui a frôlé l'irréparable, sans pour autant, à priori, marquer les esprits et encore moins susciter une prise de conscience sur l'extrême gravité des faits », a fait remarquer un retraité qui suit de près cette succession d'évènements indésirables. Toujours est-il que tout le personnel de l'APC d'Aïn El Turck est durement perturbé et n'a pas été en mesure d'honorer ses engagements vis-à-vis des administrés, qui s'estiment être le dindon de la farce dans ces troubles. «Pour tenter d'arrêter la saignée il faut indéniablement faire un garrot au niveau de la plaie, sinon on s'expose forcement à une hémorragie», a souligné l'un d'eux avant de renchérir avec une pointe de dépit «la passivité a provoqué l'effet de boule de neige et c'est très mauvais pour notre quotidien». Il importe de signaler que lundi dernier un manifestant a menacé de s'immoler en s'aspergeant d'essence alors qu'un deuxième s'est tailladé le corps avec son couteau. Ces deux désespérés ont grimpé, en marge d'un énième attroupement, sur la terrasse du siège de l'APC d'Aïn El Turck pour attirer l'attention des responsables concernés sur leur marginalisation. Leur tentative de suicide a semé une grande panique parmi le personnel qui a été dans l'obligation de quitter les lieux par crainte d'être pris à partie. Ce scénario s'est répété les jours suivants et s'est malheureusement illustré par des émules des deux désespérés. La vox populi dénonce vivement l'absence de conscience collective qui est à l'origine de ce triste constat. Il importe de noter que cette situation de déliquescence perdure depuis une semaine et ne semble pas encore près de connaître son dénouement. |
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