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L'opération n'en est qu'à son début : 660 chiens errants et 10 sangliers abattus en 2 jours

par Houari Saaïdia

Le bilan (partiel) de la campagne d'abattage de chiens errants confirme bien l'évaluation " à priori " du phénomène. En l'espace de deux jours seulement, 660 chiens en état de divagation, plus 10 sangliers sauvage, ont été neutralisés, selon le conservateur des forêts de la wilaya d'Oran, Abdelkrim Bouziane, coordonnateur de l'opération menée sur ordre du wali et dont le coup d'envoi a été donné mercredi soir. Après une " trêve " observée les jours de week-end, vendredi et samedi, dans un souci d'éviter d'éventuels accidents lors des sorties de soirée, la chasse aux chiens errants devra reprendre dès aujourdui dimanche, à partir de 22 heures, pour se poursuivre jusqu'à mardi, cinquième et dernier jour de la battue ouverte, sur arrêté du wali, à travers tout le territoire de la wilaya. Abattre 660 chiens livrés à leur seul instinct qui rôdaient en toute liberté dans les cités des villes et leur pourtour périurbain, et ce rien qu'en deux coups successifs seulement, cela renseigne, plus que sur la gravité de l'état des lieux, sur la démission des pouvoirs munipaux, apparement préoccupés par d'autres soucis. Sinon comment expliquer que l'on puisse laisser une telle prolifération d'animaux à risque pour la population et source de maladies graves (tétanos, rages?), sans aucune réaction -ni en amont ni en aval-, au niveau des communes, dont la plupart ont pourtant des conventions avec des prestataires privés (en matière d'abattage ou de capture d'animaux sauvages). Ce qui pose un gros point d'interrogation sur le sérieux de ces conventions, tant sur le plan efficacité que sur celui de la conformité des justificatifs de comptabilité dont on se prévaut auprès de l'APC pour se faire payer. D'ailleurs, ce n'était pas fortuitement que le chef de l'Exécutif local, Abdelghani Zâalane, avait inséré, lundi dernier, lors du briefing préparatif à l'opération d'abattage, cette mise au point à l'adresse des communaux : " Et, surtout, ne créditez pas les bêtes tuées (par la fédération des chasseurs) au compte de vos contractants privés ", mettant en garde contre ce genre de pratiques malhonnêtes et frauduleuses. Tout en soulignant " le bon déroulement de l'opération à la faveur de la bonne préparation sur les plans administratif, technique et logistique, l'implication de tous les intervenants (la fédération des chasseurs, la gendarmerie, la police, les daïras, les communes) ", le conservateur des forêts met l'accent sur le fait que " le besoin en munitions a été satisfait comme il se doit, grâce à l'assistance du wali qui suivait de très près l'opération depuis son lancement ". Il est à noter, dans ce registre, que le point lié à l'approvisionnement en munitions, a été en tête des préocupations exprimées à l'hémicycle par les professionnels de chasse. Le wali a trouvé un " juste milieu " entre les " aléas " de la chasse nocturne au fusil et les règles du jeu drastiques des services de sécurité, en accordant aux chasseurs une certaine " erreur de fond de caisse " -pour ainsi dire- en ce qui concerne les douilles de cartouches impossibles à récupérer dans des conditions extrêmes.

Lors d'une précédente réunion du même genre, tenue il y a presque une année, le DSP de la wilaya avait dévoilé une moyenne annuelle de 3.000 morsures par différentes espèces d'animaux sauvages, enregistrées à Oran. Selon le même bilan des services sanitaires, les enfants sont les plus exposés à ces morsures, surtout ceux résidant dans des zones éloignées des chefs-lieux, où l'on relève une prolifération d'animaux errants. Outre l'insalubrité dans les cités, les gardiens de parkings et autres chantiers sont désignés comme les sources principales de la prolifération des chiens errants en ville.