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Les officines de pharmacies auront désormais obligation de fermer à 19
heures à partir du 1er janvier prochain, conformément aux nouvelles
dispositions de l'arrêté adopté par le ministère de la santé, de la population
et de la réforme hospitalière en date du 20 août dernier.
L'arrêté en question a pour objet de définir les modalités d'organisation de la garde au niveau des officines de pharmacie, fixées aux vendredis et jours fériés de huit heures à dix-neuf heures, et la nuit de dix-neuf heures à huit (heures. Conformément à l'article 2 du dit arrêté, il est ainsi stipulé « qu'en dehors de la garde (?), les pharmaciens d'officines doivent respecter les horaires d'ouverture et de fermeture », fixés entre huit heures et dix neuf heures. La pharmacie a toutefois, et à titre exceptionnel la possibilité d'allonger l'horaire de fermeture « jusqu'à vingt-deux heures, mais seulement après accord du directeur de la santé et de la population de wilaya, et ce, en fonction des spécificités de la zone d'implantation de l'officine », précise la même source. L'article 4 de l'arrêté ministériel souligne en effet, que « seule l'officine désignée de garde a le droit d'exercer en dehors de ces horaires d'ouverture (08h-19h). S'agissant des endroits où le nombre d'officines est inférieur ou égal à trois, « la garde est assurée, selon l'article 5 du nouveau texte, uniquement de jour les vendredis et les jours fériés. » C'est au niveau de ces régions justement, à la faveur de la spécificité de leur zone, que les pharmacies ont la possibilité exceptionnelle d'ouvrir jusqu'à 22 heures, mais bien-évidemment, après accord du directeur de la santé et de la population de wilaya. Pour bien expliquer les détails de cette nouvelle réglementation, une réunion s'est tenue hier à Oran regroupant les pharmaciens de la wilaya, les responsables du bureau d'Oran du SNAPO (Syndicat National Algérien des Pharmacies d'Officine), les représentants locaux de l'ordre des pharmaciens et le représentant de la Direction de la santé de la wilaya d'Oran. Lors de cette rencontre, dont les participants ont quasiment été unanimes à considérer ces nouvelles dispositions comme étant à même d'apporter une meilleure organisation à la profession. Certaines réserves ont toutefois été soulevées. La plus récurrente de ces réserves a été certainement celle ayant trait à la sécurité, particulièrement dans les zones dites recluses. Assurer des gardes de nuit, entre 19h et 08h du matin, dans des zones dites à risque, implique inévitablement des préoccupations ayant trait à la sécurité du personnel exerçant au niveau de l'officine, spécialement quand ce dernier est composé d'un bon nombre d'employés de la gent féminine. L'autre souci avancé par les pharmaciens est d'ordre social. Car, limiter les horaires d'ouverture implique inévitablement l'obligation de réduction du personnel. Cela concerne particulièrement les pharmacies qui exerçaient, jusque là en H 24. Interrogé sur le sujet, M. Belaroussi Houari, président du bureau d'Oran du SNAPO, s'est dit favorable à ces nouvelles dispositions. Pour lui, la nouveauté apportée par ce nouvel arrêté traite de la plage horaire comprise entre 22 heures et 08 heures du matin, vu que les anciens textes fixaient les horaires de garde, seulement aux vendredi et jours fériés et la nuit de 19 heures à 22 heures. Dans l'état actuel des choses, notamment dans les zones dites urbaines, on retrouve des pharmacies qui restent ouvertes en H24. Mais vis-à-vis de la réglementation, ces pharmacies sont dans l'illégalité. Cela a eu comme effet de dévaloriser la profession du pharmacien sans omettre le préjudice porté à toute l'activité. La faiblesse des marges bénéficiaires qui n'ont pas évolué depuis 1998, est au cœur de cette course à la rentabilité dans laquelle se sont lancés les pharmaciens, et qui s'est traduite, dans ces formes les plus extrêmes, par des horaires d'ouverture allant jusqu'à 24 heures sur 24. Mais avec ce nouvel arrêté, on s'attend à ce qu'il y' est une meilleure organisation, qui va permettre un meilleur respect de la loi, et plus d'équité entre les pharmaciens. Cela permettra surtout aux impératifs médicaux de reprendre le dessus sur les impératifs commerciaux, sans que ces derniers ne soient négligés, a-t-il encore estimé. |
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