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La tempête, enregistrée dans la nuit de mardi et toute la journée de
mercredi, sur la côte algéroise, a fait trois morts, des marins : un Ukrainien
et deux Algériens, portés, dans un premier temps, disparus avec un troisième
matelot, alors qu'ils étaient à bord d'une pilotine, devant accompagner un
navire qui se trouvait en rade.
Hier vendredi, les recherches se poursuivaient pour retrouver le troisième marin de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal), disparu dans la nuit de mardi à mercredi, en mer, lors d'une opération d'assistance à un navire qui devait rallier la rade d'Alger, en prévision d'une grosse tempête. Seuls les corps de deux des trois marins de la pilotine, qui a été coulée par une vague de plus de 9 m, sur la rade d'Alger, ont été retrouvés, jeudi. La pilotine, était sortie pour ramener le capitaine d'un navire qui devait rallier la rade d'Alger, mais sitôt avait-elle quitté le port, qu'elle a été confrontée à de grosses vagues, rendant la navigation quasi impossible. Elle a chaviré, puis a été emportée par les vagues et s'est échouée sur la plage des «Sablettes», près de l'Avenue de l'ALN. Les recherches se poursuivaient, hier, pour retrouver le troisième membre de l'équipage de cette pilotine, les corps de deux marins ayant été retrouvés par les secouristes, à l'intérieur de l'embarcation, qui était ensablée, déchiquetée, et méconnaissable après avoir subi la colère des éléments. Le capitaine de la pilotine, Chalabi (50 ans), et le marin Khodjaoui Rachid (50 ans), étaient des chevronnés et des professionnels de la mer, selon leur entourage contacté par «Le Quotidien d'Oran». Quant au troisième marin disparu, Sofiane, âgé de 33 ans, il était également un « bon marin », selon les mêmes sources qui ont précisé qu'il s'était jeté à l'eau, pour ne pas couler avec l'embarcation. Cette pilotine a quitté le port d'Alger, mardi vers 21h, pour accompagner le dernier des 15 navires, dont des pétroliers, qui devaient s'abriter dans la rade pour éviter une tempête de force 9, et ensuite ramener le capitaine de ce navire, l'équipage étant resté à terre. C'est au milieu de la rade que le premier capitaine de la pilotine s'est aperçu que l'opération était très risquée et qu'il fallait rentrer en urgence au port, la tempête faisant monter le niveau des vagues de 4 à 6 m, puis à 9 à10 m. Revenus au port, la pilotine est immédiatement ressortie avec un autre capitaine qui avait désigné sur place un autre équipage pour aller récupérer le capitaine du navire amarré dans la rade, qui attendait l'arrivée de l'embarcation pour revenir à terre. Pour lui, « il était impossible de laisser le capitaine du navire, seul en rade avec ce gros temps », indiquent des sources portuaires. Mais, l'embarcation n'arrivera pas au navire, et fut emportée, dès sa sortie de la passe, par une grosse vague, précisent ces sources de l'Epal. Selon le chargé de communication de l'Epal Abderahmane Timizar, le Bulletin météo spécial, diffusé, mardi, en début de matinée, a fait réagir les responsables du port d'Alger, qui avaient décidé de faire sortir en urgence, dans la rade d'Alger, 15 navires, susceptibles d'arracher, sous l'effet de la perturbation, leurs amarres et faire de gros dégâts avec le risque de se télescoper sur les quais. L'opération d'évacuation avait commencé vers 13 h mardi, et s'est achevée, dramatiquement, vers 21 h, à la sortie de l'avant dernière pilotine, qui n'est pas revenue. Un premier communiqué de l'Epal diffusé, mercredi, avait indiqué que « malheureusement, cette tempête a provoqué des pertes humaines et des dégâts matériels : il s'agit de l'échouement d'une pilotine de l'Epal avec son équipage composé d'un patron et de deux matelots, qui ont été surpris par une très grande vague d'une dizaine de mètres de hauteur ». Des embarcations de plaisance et des voitures ont été endommagées, également, par les grosses vagues enregistrées au port d'Alger, selon le même communiqué. Les forces navales ont, de leur côté, déployé un important matériel de sauvetage et de secours, dont le remorqueur de sauvetage ?'El Chadid'', trois vedettes de sauvetage, deux vedettes-patrouille, deux hélicoptères ainsi qu'une équipe de plongeurs de la brigade d'intervention côtière. Le port d'Alger enregistre au moins, tous les dix ans, de grosses tempêtes de vents de force 9 et plus, qui font d'énormes dégâts. En 2004, plusieurs marins sont morts et d'autres disparus, dans la rade d'Alger, à la suite d'une violente tempête, qui a surpris tout le monde. Le Béchar, un caboteur de la Cnan, resté en rade, a coulé, emportant avec lui plus de 20 marins. Beaucoup d'entre eux n'ont jamais été retrouvés, jusqu'à nos jours. Dans les années 1970, une grosse tempête a jeté sur les Sablettes, plusieurs navires, dont le ?Topaze', posé carrément sur le sable. L'intervention rapide des responsables du port d'Alger et des forces navales a évité « le pire », selon des sources portuaires. Par ailleurs, la grève entamée jeudi par des travailleurs du port d'Alger, à l'appui de revendications salariales, notamment, mais également revendiquant une plus grande sécurité pour certains corps de métiers, dont les équipages de remorqueurs et de pilotine, a été interrompue par les grévistes, jeudi, après une longue discussion avec le P-DG du port. Les grévistes avaient, notamment, affirmé qu'ils ne reprendraient le travail « qu'après l'enterrement de leurs collègues », selon les mêmes sources portuaires. « La sagesse a prévalu et le travail a repris, et s'effectue normalement », précise t-on. |
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