La traque d'envergure et sans répit du groupe terroriste auteur du
kidnapping et de la décapitation en septembre dernier du ressortissant
français, Hervé Gourdel, a encore permis d'éliminer un deuxième terroriste
impliqué dans cette affaire criminelle, dont les membres sont poursuivis sous
le grief de «création de groupe armé terroriste», «prise d'otage», et
«assassinat avec préméditation». Pour rappel, la nouvelle faisant état de
l'élimination d'un premier terroriste appartenant au groupe criminel qui a fait
allégeance à l'EI (Etat Islamique) et qui se fait appeler Djound Al Khilafa,
«lors d'une opération antiterroriste engagée en octobre dernier par les
éléments de l'ANP dans les montagnes de Kabylie», selon une déclaration du
ministre le Justice Gardes des Sceaux, M. Tayeb Louh, faite le 25 novembre
dernier en marge d'une séance plénière de l'APN, a été accueillie avec
satisfaction par les autorités françaises. Et l'annonce avant-hier de
l'élimination récente d'un deuxième terroriste appartenant au même groupe ne
peut que conforter davantage la coopération judicaire entre les deux pays et
rassurer la famille du défunt Hervé Gourdel, qui ont fait part de leur souci
majeur, en l'occurrence «retrouver les coupables et les punir». Chose à laquelle
s'attellent les autorités algérienne qui annoncent, par la voix du ministre de
la Justice Garde des Sceaux, que «dans le cadre d'une opération antiterroriste,
les éléments de l'ANP ont réussi récemment à éliminer un deuxième terroriste
appartenant au groupe auteur de l'assassinat du ressortissant français». Et,
secret de l'enquête en cours oblige, tout comme la première fois, M. Louh qui
intervenait jeudi dernier en marge d'une session plénière du Sénat consacrée au
vote des projets de loi sur la création d'un fonds de pension alimentaire pour
les femmes divorcées exerçant le droit de garde des enfants et sur les
mutuelles sociales, n'a pas précisé l'identité du terroriste ni les
circonstances dans lesquelles il avait été abattu. Il précisera néanmoins que
«l'enquête est à ses débuts. Elle a permis dans un premier temps d'identifier
les membres du groupe terroriste ayant assassiné le ressortissant français et
de passer ensuite à l'offensive avec l'élimination d'un premier terroriste au
mois d'octobre dernier et un deuxième identifié et abattu récemment par les
forces de l'Armée nationale». La famille de M. Gourdel qui dit «encourager les
bonnes volontés», espère seulement que la coopération judiciaire entre les deux
pays fonctionne et se préoccupe fortement par la récupération de la dépouille
du défunt, toujours introuvable malgré les grands moyens déployés par l'armée
algérienne (on parle de 3 000 soldats mobilisés pour retrouver le corps de
Gourdel et localiser ses assassins dans le massif montagneux du Djurdjura).
«Dans le cadre de cette affaire, mais aussi de celle des moines de Tibhirine,
le Parquet a requis l'exécution de commissions rogatoires internationales pour
l'audition des familles des victimes constituées parties civiles», a encore
précisé M. Louh qui a affirmé que «le traitement des affaires au niveau de la
Justice se fait dans le respect des procédures énoncées par la Loi et les
magistrats accomplissent leur mission en vertu de cette même Loi». Non sans
marteler que «nul ne saurait se substituer à un magistrat dans une quelconque
affaire portée devant la Justice. Il faut laisser la Justice faire son travail,
à charge pour les parties concernées d'user du droit au recours que leur
confère la Loi». Un message clair à l'endroit de ceux qui incitent à
l'ingérence dans les dossiers judiciaires des victimes françaises d'actes
terroristes en Algérie.