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« Les chantiers
de réhabilitation de la plupart des grandes mosquées de la ville sont à l'arrêt
parce que le maître d'œuvre, le bureau d'étude du secteur de la culture, n'a
versé aucun sou aux entreprises chargées de leur rénovation depuis le début des
travaux qui ont été lancés bien avant le mois de ramadan dernier», nous a
affirmé jeudi dernier M. Sebti Riad, l'entrepreneur qui a été chargé de la
rénovation de la mosquée Hassan Bey attenant au palais Hadj Ahmed Bey, en
citant entre autres la grande mosquée de la rue Ben-M'hidi et la mosquée
El-Kettania de Souk El Asser.
Pour celle dont il a la charge, notre interlocuteur a assuré que ce chantier ne va pas tarder à être arrêté lui aussi. «Dans un mois tout au plus je vais stopper les travaux parce que moi aussi je n'ai pas reçu un centime du bureau d'étude, l'office de gestion et d'exploitation des biens culturels (ndlr, OGBC). Et puis encore, je suis bloqué par le kiosque attenant à la mosquée que les autorités ne veulent pas détruire, comme c'était prévu dans le plan de rénovation, pour permettre l'extension de la salle des ablutions prévue hors de la salle de prière et aménager une entrée pour les femmes. Malheureusement, l'exécution de ce projet est en stand-by depuis bientôt six mois. Et il va encore tarder car l'affaire du kiosque impliquant l'OGEBC, le propriétaire et la mairie est encore pendante devant la justice». Selon les déclarations de l'entrepreneur, le problème a été exposé à l'ancien ministre des Affaires religieuses et des Wakfs lors de sa dernière visite à Constantine effectuée avant le mois de ramadan dernier. Le représentant du gouvernement avait alors répondu que le dossier était entre les mains du wali. Le problème a été soumis encore au nouveau ministre du secteur en visite à Constantine, et lui aussi n'a rien pu faire pour dégager une solution et relancer les travaux de réaménagement de la salle des ablutions. Et M. Sebti de regretter sincèrement que les visites, presque hebdomadaires, de la ministre de la Culture dont l'itinéraire passe chaque fois par devant la porte de la mosquée, n'ont pas pu la conduire à y entrer et s'enquérir de la progression du chantier. Et de se mettre à expliquer ensuite que les travaux de rénovation ont débuté aussi avant ramadan dernier par la salle des ablutions avant d'être arrêtés à ce niveau pour les raisons invoquées. Néanmoins, ils se sont poursuivis sur le toit, pour le changement du revêtement en tuiles et du plafond en voûte de la salle de prière. «Pour ces deux parties, les travaux ont été réalisés à 80 %, parce que nous avons rencontré un grand problème avec l'ancienne charpente en bois qui était complètement vermoulue et qui ne figurait pas dans le cahier des charges. Et en dépit de notre bonne volonté à mener à bien et dans les délais le chantier de rénovation de la mosquée Hassan Bey, a déploré notre interlocuteur, nous n'avons jamais été payés. Et puis, jusqu'à ce jour, nous avons œuvré sans aucun contrat écrit, sans ordre de service, avec uniquement la note du wali. Et devant ce vide juridico-administratif, j'envisage sérieusement d'emboîter le pas aux autres entreprises en charge des autres mosquées et arrêter le chantier ». M. Sebti a déclaré sans ambages que les chantiers de rénovation des mosquées de la ville évoluent dans l'indifférence totale de leurs propres promoteurs. «Ils sont laissés dans un tel état d'abandon qu'ils ne peuvent plus continuer», a-t-il dit à la fin. |
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