Les vergers
d'agrumes (orange, clémentine, mandarine et citron) de la wilaya de Tlemcen ont
été touchés de plein fouet par les vents violents du mois de décembre dernier.
Les rafales ont déraciné ou décapité des orangers et citronniers et des dégâts
ont été constatés après la chute à terre de ces agrumes. Deux semaines après
les faits, Abdennour, exploitant agricole à Hennaya, encore sous le choc,
contemple la scène incrédule : ses vergers d'oranges et de citrons situés à
Sekkak (plaine nord de Hennaya) ont été secoués par les vents d'une force
incroyable.«Il faut assumer mais c'est très difficile, confie Abdennour.
C'était impressionnant. Heureusement que cela s'est passé très tôt. Nous
déplorons de gros dégâts dans les plantations d'orangers et citronniers, des
bourrasques de vent ont touché tous les champs. Des branches ont cédées et
presque la moitié des oranges ont chuté parterre». Dans la wilaya de Tlemcen,
leur culture demeure assez localisée à Hennaya, Remchi, Bensekrane, Fehoul,
Ghazaouet, et Maghnia. Elle concerne essentiellement toutes les variétés
d'agrumes. «Nous avons beau arrosé, fertilisé avec des granulés d'engrais
azotés et entretenu nos orangers, afin d'améliorer le calibre et la
fructification des fruits, mais tout est foutu. Je n'ai jamais vu cela. Tout a
chuté, on ne peut rien récupérer» se désole l'agriculteur en montrant ses
vastes vergers qui longent un oued. Un autre agriculteur voisin est du même
avis : «Comment voulez-vous que je travaille ça ? Les oranges quand on s'en
occupe bien, c'est une bonne ressource pour nous, ça se vend toujours très
bien. Dit-il. On avait des gros prix et de gros rendements étaient attendus.
Mais cet aléa climatique est arrivé». Dans les champs, des ouvriers
s'attelaient à dégager les arbres fruitiers tombés à terre et les branches
décimées. A Maghnia, les dégâts sont également conséquents dans les vergers
d'agrumes. Tous les travaux de dégagement d'arbres arrachés par les vents, ont
été menés par les propriétaires. «Le vent est un ennemi redoutable des vergers,
les jeunes arbres y sont particulièrement sensibles ! Tout ce qu'on espère,
c'est qu'on nous répare les dégâts subis», indique un agriculteur de Maghnia.
Et d'ajouter : «Ici, le climat convient très bien à l'agrumiculture.
Cette culture
trouve un certain nombre de conditions physiques favorables. La température y
joue un rôle essentiel. Maintenant qu'on dispose de barrages, on aimerait bien
développer les plantations d'orangers et de citronniers si on nous aide. On
peut même multiplier les superficies consacrées aux agrumes». A priori, pour
lui comme pour les autres agrumiculteurs, qui ont perdu leurs récoltes pour un
caprice météorologique de quelque minutes, «Ces dégâts doivent être réparés. Il
faut que les services agricoles classent nos vergers en zones de catastrophe naturelle».
La tempête est un risque assurable, leur appel sera-t-il entendu ?