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L'Association
nationale des exportateurs algériens (ANEXAL) tire la sonnette d'alarme
concernant les exportations hors hydrocarbures. En effet, lors d'une journée
d'étude sur l'identification des contraintes liées à l'exportation, organisée,
jeudi dernier, par la chambre de commerce et d'industrie «la Tafna», en
collaboration avec la Compagnie algérienne d'assurances et de garantie des
exportations (CAGEX), le directeur de l'ANEXAL, Ali Bey Nasri, a adressé un
appel pressant aux pouvoirs publics pour lever les contraintes et les barrières
entravant le processus d'exportation des entreprises et de consolider leur
engagement sur les marchés internationaux.
« Il faut instituer un environnement favorable aux entreprises nationales publiques et privées, leur permettant de relever les défis qu'impose l'environnement international, voire mondial qui est de plus en plus contraignant. L'Algérie doit repenser sa logique d'insertion dans les échanges internationaux, en instaurant une politique efficace en matière de diversification de la structure de ses exportations, face à l'accélération du processus de la mondialisation et l'intensification de la concurrence internationale. Aujourd'hui, les conditions d'éligibilité accordées aux investisseurs ne sont pas du tout appliquées ! Tout est verrouillé ! La politique et les instruments d'accompagnement ne sont pas adaptés aux besoins réels des entreprises exportatrices ! Les gens qui prennent les décisions pour le commerce extérieur ne connaissent pas la réalité du pays ! Quelle est la place de l'Algérie dans le commerce extérieur ? Aujourd'hui, il existe 50 opérateurs en Algérie qui exportent 97%, dont 6 parmi eux exportent 85% ?! Les importations, quant à elles, ont été multipliées par 6 depuis l'année 2003. Les importations ont augmenté et l'Algérie est dans une phase de baisse de ses recettes. Il n'y a pas si longtemps, lorsque notre pays traversait une crise économique et financière, on accordait à l'Algérien une allocation touristique conséquente en devises ! Maintenant que les réserves de change ont dépassé les 200 milliards de dollars, on ne donne rien du tout ! Est-ce normal ? Les recettes ne doivent pas être gelées, elles doivent être utilisées ! », a estimé le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, dans une allusion à la situation si préoccupante du commerce extérieur hors hydrocarbures pour le devenir de l'économie nationale en général et pour la pérennité des entreprises en particulier. Il a considéré que les exportations d'hydrocarbures continuent à constituer la part la plus importante des exportations globales de notre pays. Cette dépendance vis-à-vis des ressources pétrolières constitue selon lui un handicap majeur de l'économie algérienne. « L'Algérie se voit condamnée à exporter longtemps encore, et presque exclusivement son pétrole et son gaz », dit-t-il. « Il est temps pour les pouvoirs publics de mettre en place différents dispositifs susceptibles de renforcer l'accompagnement des entreprises nationales dans leur démarche d'internationalisation à travers l'exportation. L'exportation permet aux pays en développement d'importer les biens et les services dont ils ont besoin pour se développer, et qu'ils ne peuvent pas produire pour l'instant, comme les produits de haute technologie », ajoute M. Ali Bey Nasri. Il faut dire que depuis les réformes instaurées dans le cadre de l'ajustement structurel, imposé par le Fonds monétaire international (FMI), l'Algérie est entrée dans la nouvelle phase de libéralisation économique qui a touché l'ensemble des domaines, y compris le commerce extérieur. Cela se constate à travers la multiplication des accords que l'Algérie a passés, notamment dans le cadre de la création de zones de libre-échange. La volonté mais aussi la nécessité de développer les exportations hors hydrocarbures ont incité les pouvoirs publics algériens à mettre en place différents dispositifs et mesures incitatives qui permettent aux opérateurs institutionnels de renforcer leurs capacités d'accompagnement et d'encouragement des entreprises nationales dans leur processus d'internationalisation. Cependant, malgré les efforts consentis par l'Etat algérien en matière de promotion des exportations hors hydrocarbures, ces dernières n'arrivent toujours pas à se positionner sur les marchés internationaux. L'orateur a, en outre, pointé du doigt la forte vulnérabilité de l'Algérie, vu la soumission de son économie aux fluctuations des cours des matières premières énergétiques. « Si nous reprenons le concept utilisé par la Banque mondiale, nous parlerons alors du choc de revenu vu les conséquences désastreuses d'une économie rentière sur la croissance et le niveau de vie de la population. Face à cette situation, la demande nationale est satisfaite non pas par l'offre nationale mais plutôt par les importations qui ne cessent d'envahir le marché national. L'Algérie qui s'inscrit dans ce modèle rentier se trouve aujourd'hui contrainte de repenser la question de la croissance économique durable est soutenable », souligne-t-il. A noter qu'au cours de son allocution de bienvenue, le président de la CCI « la Tafna », Boublenza Abdelhak, a indiqué qu' « au moment où le pétrole représente 97% des recettes d'exportation et où le prix du pétrole chute dangereusement sous la barre des 70 dollars le baril, il y a lieu de tout faire pour développer la production nationale et s'organiser pour exporter le maximum afin de réduire l'impact des hydrocarbures sur l'économie nationale. Nous estimons que le tourisme, les produits agricoles, l'agroalimentaire, les produits de la pêche et de l'aquaculture doivent jouer un rôle de premier plan dans le développement des exportations hors hydrocarbures. Il n'est pas normal qu'il y a en Algérie 40.000 importateurs contre quelques dizaines d'exportateurs. Il faut absolument inverser la tendance car dans chaque opérateur économique algérien sommeille un exportateur ! La Tunisie, par exemple, compte près de 5.000 exportateurs ». |
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