L'occupation illicite de l'espace public a, depuis des années, constitué
un véritable casse-tête pour les autorités publiques. A Oran, les différentes
tentatives menées par les responsables locaux, visant à éradiquer le phénomène,
n'ont pas donné les résultats attendus.
Après les multiples opérations de chasse effectuées depuis près de 3 ans,
des tables d'étalage, illicitement installées à travers les différents marchés
des communes, ont refait surface. Ces opérations avaient nécessité la
mobilisation de grands moyens des communes et des services de sécurité pour
lutter contre l'informel. Quelques mois après, le constat est effarent. Les
principales artères de certains quartiers populaires connaissent actuellement
une prolifération de ces marchands de fruits et légumes, exerçant en toute
illégalité et dans l'impunité la plus totale. Mais ce commerce informel, dans
certains cas, prend des proportions très importantes, à l'exemple des marchés des
fruits et légumes implantés au quartier Emir Abdelkader (ex-Saint-Rémy) à Sidi
Chahmi, à Hassi Bounif, à Haï Essabah, à Haï El Yasmine, à Petit Lac, à M'dina
J'dida et à Mimosa, pour ne citer que ceux-là. Les vendeurs activent hors de la
structure et proposent une marchandise à des prix légèrement inférieurs, chose
qui attire les consommateurs. En effet, Oran vit au rythme de la réapparition
de marchés informels, au grand bonheur des ménagères et des petites bourses.
Dès le début de la journée jusqu'au soir, des dizaines de marchands de fruits
et légumes se positionnent sur les trottoirs pour étaler et vendre leurs
produits. Ces marchés sont considérés comme une aubaine par ces habitués. Les
prix sont plus abordables par rapport au centre-ville. Dans le but de lutter
contre le commerce illégal, les services communaux et les services de sécurité
ont lancé, en 2012, une vaste opération pour évacuer les vendeurs ambulants des
espaces qu'ils occupaient illicitement, mais cette mesure ne les a pas
dissuadés et ils ont encore une fois squatté la chaussée. Les marchands
ambulants sont à l'origine des nombreux points noirs d'où se dégagent des
odeurs nauséabondes. La santé des habitants est menacée, surtout que certains
n'hésitent pas à exposer la viande et les produits halieutiques sans aucune
protection. Chassés à maintes reprises par la police, ces marchands n'hésitent
pas à revenir à la charge, chaque fois que l'occasion leur est donnée. Depuis
2009, les communes de la wilaya d'Oran ont bénéficié de la réalisation de
plusieurs marchés parisiens. Dans cette optique, des correspondances ont été
adressées par la direction régionale du commerce d'Oran à l'ensemble des
présidents des APC pour déterminer et exprimer leurs besoins en marchés et en
structures commerciales, selon les caractéristiques et la population de chaque
collectivité. Cette action coïncide avec l'opération de chasse aux commerçants
illicites lancée depuis trois mois à travers les quartiers de la wilaya d'Oran.
Pour rappel, le mois de mars 2011, les ministères du Commerce et de l'Intérieur
ont arrêté six mesures pour encadrer le commerce informel et trouver des
espaces commerciaux aux jeunes vendeurs à la sauvette. Les collectivités
locales ont été ainsi chargées de recenser les vendeurs sur les trottoirs et
placettes publiques, leur trouver un local dans un espace commercial ou un
marché et les régulariser en leur délivrant une autorisation administrative
d'activer, valable deux ans, assortie d'exonérations fiscales. Pour rappel,
conformément à un programme portant construction d'infrastructures
commerciales, au total 23 marchés de proximité ont été réalisés à travers
différentes communes de la wilaya, dans le cadre du PCD, et 14 marchés en cours
de réalisation seront réceptionnés cette année. Ces lieux de vente ont pour but
de mettre à la disposition des ménages toutes sortes de produits, dont les
fruits et légumes, poisson et viandes et ce, dans des conditions de
conservation conformes à la réglementation régissant la protection du
consommateur. Neuf marchés ont déjà été réceptionnés, alors que pour les quatre
qui restent, les cahiers des charges sont en cours d'élaboration. Ces actions
qui matérialisent l'initiative de l'Etat pour la résorption de l'activité
informelle ont également pour objectif de générer de nouveaux emplois au profit
des jeunes et ce, par la création ou l'extension d'espaces commerciaux. Des
sommes faramineuses ont été dépensées pour ces marchés couverts, désertés
finalement par des commerçants qui ont préféré plutôt le commerce informel,
devenu de plus en plus florissant. Selon les dernières statistiques, 60% des
boxes des marchés parisiens ne sont pas exploités à Oran. Certains avancent que
ces marchés ne sont pas dotés de toutes les commodités, alors que la réalité
est tout autre. Le marché informel a détruit toute activité commerciale à
l'intérieur de ces marchés couverts. Devant cet état de fait, les responsables
locaux ont décidé de radier les noms des commerçants qui n'ont pas occupé leurs
boxes au niveau des marchés couverts afin de les attribuer à d'autres
commerçants.