En moins de cinq jours, la commune d'Echatt, daïra de Ben M'Hidi, wilaya
d'El Tarf, est sous les feux de la rampe, dans ce qui constitue la donne, la
plus sensible, en matière de revendication sociale, qui est le logement. En
effet, après le relogement de 102 familles, samedi passé, jeudi dernier,
c'était autour de l'un des bidonvilles les plus denses, dans cette commune, du
nom de Bouhdeb où 250 familles ont été relogées dans des F3 et F4 flambant
neufs. La veille, vers 16h30, des dizaines de personnes, surtout des jeunes ont
tenté d'occuper, illégalement, ces appartements en forçant et endommageant, à
l'aide d'objets contondants, plusieurs portes. Mais l'intervention des renforts
de police et des bénéficiaires de ces logements les ont, très vite, délogés.
Entamée vers 5h, avant-hier, avec tous les moyens nécessaires, plus de1.000
personnes engagées dans cette opération d'envergure dont 300 policiers menés
par M. Boubir, le chef de la Sûreté de wilaya, 150 éléments de la Protection
civile, 200 moyens de transport, entre camions et autres véhicules des APC, des
collectivités et des privés, en plus des engins de travaux publics pour les
démolitions. Cette opération qui faisait craindre le pire, s'est déroulée sans
grands accrocs, avec des cris, et des pleurs ici et là, des gémissements aussi
de ceux qui se savaient exclus de ces listes, des youyous et des scènes de joie
de ceux qui ont longtemps vécu dans la précarité totale.
Le directeur de l'OPGI, avec ses éléments s'occupaient des payements, des
documents et de l'orientation des nouveaux locataires vers leurs nouveaux
logements. Le tout avec des missions bien déterminées, pour les uns et les
autres, dans quatre secteurs, sous la coordination de l'Inspectrice générale de
la wilaya, alors que le maire, son S/G et tous les employés de cette commune
étaient, au four et au moulin, tout autant que le chef de daïra de Ben M'Hidi.
Vers 19h30, l'opération de relogement a pris fin avec l'installation de 250
familles et 250 habitations précaires démolies. Vint ensuite, le moment le plus
difficile, la deuxième phase de cette opération qui consiste à démolir les
habitations précaires. Les exclus de ces listes sont au nombre de 83. Ces
derniers, après de minutieuses enquêtes, contrôles inopinés, ont montré qu'ils
étaient tous bénéficiaires, par le passé, de logements ou autres avantages dans
ce domaine. Avant de passer à l'action, dés 20h, avec tous les moyens
nécessaires, tels des projecteurs, il était nécessaire de convaincre les
récalcitrants qui refusaient de quitter le bidonville dont certains menaçaient
de se faire immoler. Il fallait gérer ces cas avec tact et délicatesse.
L'opération a pris fin, avec plus de peur que de mal, à l'aube, vers 5h,
vendredi. Avec la disparition de ce bidonville, c'est aussi un repère du
banditisme et de la délinquance qui disparaît. Enfin, selon M. Tahraoui Yacine,
le maire d'Echatt, ce terrain de 08 ha servira à la construction de 450
logements, d'une unité pour la Protection civile, d'un groupement scolaire et
d'un terrain de football.