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A en croire les propos de la nouvelle ambassadrice US à Alger, Mme Joan
A. Polaschik, l'Algérie et les Etats-Unis traversent, actuellement, une période
faste, dans leurs relations. Dans un entretien à l'Agence de presse ?'APS'',
dans lequel elle aborde plusieurs volets de la coopération bilatérale, elle a
affirmé que : «les relations entre nos deux pays n'ont jamais été aussi
bonnes», ajoutant que «nous avons une large coopération touchant à plusieurs
domaines».
Mme Polaschnik, qui a débarqué, en août dernier, à Alger, a indiqué qu'elle veut «travailler avec le gouvernement algérien pour renforcer, approfondir et élargir la très bonne coopération, existant entre nos deux pays». Trois secteurs vont mobiliser son programme de travail: «la coopération sécuritaire et la promotion de la stabilité régionale», «le renforcement des relations économiques et commerciales» et «le rapprochement entre les peuples américain et algérien». Pour le premier volet de son action, en Algérie, elle a relevé qu'il ne s'agira pas de travailler avec le gouvernement algérien, «seulement», dans la lutte contre le terrorisme transnational, mais, également, pour promouvoir des solutions pacifiques et politiques aux conflits de la région, particulièrement au Mali et en Libye». LE GAZ DE SCHISTE, CARBURANT DE LA COOPERATION ECONOMIQUE Pour le second volet relatif à la coopération économique, Mme Polaschik a rappelé que des entreprises américaines étaient «très présentes» dans le secteur de l'Energie. «Mais comme le gouvernement algérien cherche à diversifier son économie, alors il y a beaucoup d'entreprises américaines qui peuvent contribuer à la réalisation de cet objectif», a-t-elle relevé, estimant que le développement de l'Algérie «dépendra du développement d'autres secteurs d'activité, en dehors des hydrocarbures». «L'économie algérienne a des défis à relever et il y a des indicateurs très positifs qui montrent que le gouvernement algérien est capable de les relever», a souligné Mme Polaschik, qui a estimé que le segment Energie peut servir de «base solide» à la coopération économique algéro-américaine, «surtout avec la volonté de l'Algérie d'investir dans la production des énergies renouvelables». Là, sur ce chapitre, il est clair que la diplomate US entend développer les relations énergétiques, entre les deux pays, dans le domaine de l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. Et, elle le dit: «les Etats-Unis ont une expérience avérée dans ce domaine et les entreprises américaines utilisent les technologies les plus avancées et peuvent mettre leur savoir-faire à la disposition de l'Algérie». Elle a rappelé, sur ce chapitre que le contrat, signé en 2013 entre le groupe énergétique et industriel américain General Electric (GE) et Sonelgaz «est un projet important qui permettra, à l'Algérie, de répondre à ses besoins, en matière d'énergie électrique et d'être aussi une base d'exportation vers l'Afrique». En outre, des entreprises américaines étaient intéressées à travailler dans des secteurs comme ceux de la Santé, de l'Industrie pharmaceutique et des Technologies de l'information et de la communication, ainsi que dans celui des services. Le renforcement des liens entre les peuples algérien et américain est également «un des axes prioritaires» du travail de la diplomate américaine, qui a affirmé vouloir y contribuer à travers, notamment, la promotion de la langue anglaise et le soutien aux organisations de la société civile algérienne. Pour autant, elle n'a pas abordé le volet du très compliqué et dissuasif dispositif d'obtention du visa «touriste», aux Etats-Unis. TERRORISME, EVITER LES AMALGAMES Au volet de la lutte contre le terrorisme, elle a, notamment, relevé qu'il ne faut pas confondre en terrorisme et Islam. «Les terroristes sont des criminels sans aucun respect pour les vies et les valeurs humaines et c'est totalement faux d'associer le terrorisme à une religion ou une cause donnée», a-t-elle affirmé, avant d'expliquer que «le gouvernement américain voit l'Islam comme une religion de paix». «La violence n'est jamais la réponse appropriée au règlement d'un conflit», a t-elle martelé, avant de souligner que les Etats-Unis, selon elle, encouragent «toujours les parties d'un conflit à s'asseoir autour d'une même table et à régler les différends, sans recourir à la violence». C'est un peu dans ce cadre qu'elle a souligné que le «gouvernement américain apprécie, hautement, les efforts de l'Algérie et son rôle de médiation pour le règlement de la crise malienne et appuie ces efforts». L'Algérie est un «excellent partenaire» des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme ainsi que dans la promotion de la stabilité régionale, a t-elle rappelé. Sur la crise libyenne, elle a fait savoir que son pays et l'Algérie se consultaient «régulièrement» sur cette question, exprimant le soutien des Etats-Unis aux efforts consentis par l'Algérie pour lancer un dialogue libyen inclusif. «Nous apprécions l'étroite collaboration entre l'Algérie et les Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique, à la crise en Libye», a indiqué Mme Polaschik, affirmant l'engagement des Etats-Unis, en faveur d'une solution politique à la crise qui secoue ce pays. «Il est clair qu'il n' y a pas de solution militaire à la question libyenne», a-t-elle soutenu. SAHARA OCCIDENTAL : SOUTIEN A ROSS D'autre part, l'ambassadrice américaine, à Alger, a rappelé que son pays soutient «totalement» les efforts onusiens, menés par l'envoyé personnel du SG de l'ONU Christopher Ross, pour parvenir à une solution «pacifique» et «mutuellement acceptable» du conflit du Sahara Occidental. «La position des Etats-Unis, concernant la question sahraouie est restée inchangée depuis des années. Nous soutenons, totalement, les efforts de l'Onu, menés par M. Christopher Ross, envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, pour aboutir à une solution pacifique et mutuellement acceptable», a-t-elle dit. «Nous continuerons à soutenir ces efforts jusqu'à ce que les deux parties (Maroc et Front Polisario, Ndlr) aboutissent à cette solution», a-t-elle ajouté, tandis que sur le chapitre des violations des Droits de l'homme, commises par le Maroc, dans les territoires sahraouis occupés, elle a indiqué que son pays suivait la situation dans ces territoires «comme, partout ailleurs, à travers le monde». Sur la question de la prise en compte, par le département d'Etat, des rapports publiés, régulièrement, par des ONG, comme le Centre Robert-Kennedy, sur la situation des Droits de l'homme au Sahara Occidental, elle a rappelé que, chaque année, le département d'Etat «publie des rapports sur la situation des Droits de l'homme, dans le monde et il compte, pour cela, sur différentes sources, y compris sur les rapports des ONG». Enfin elle a dit admirer profondément, «quand je regarde l'histoire de l'Algérie, ce que le peuple algérien a pu réaliser durant les 60 dernières années, depuis le déclenchement de sa guerre de Libération nationale, à nos jours». Joan A. Polaschik, est arrivée, à l'été 2014, à Alger. Elle a, précédemment, servi comme directrice du Bureau des Affaires de l'Egypte et du Levant (LIban) au Département d'État, et en 2013, elle était directrice intérimaire du Bureau des Affaires israéliennes et palestiniennes. Elle a remplacé à ce poste un diplomate de la guerre, Henry S. Ensher, arrivé en 2011, en Algérie et qui avait, notamment, servi à Kaboul, Damas, Mascate, Tel Aviv. |
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