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Présent samedi
dernier à Oran à la librairie « Livres, Art et Culture » pour la vente-dédicace
de son dernier roman « Meursault contre-enquête» qui était en lice pour le prix
Goncourt 2014, le journaliste et écrivain Kamel Daoud a parlé de son roman, de
son expérience dans le monde de l'industrie du livre et aussi de la traduction,
de son rapport avec Camus, l'auteur de « l'étranger », des critiques de son
roman et aussi de l'image que la littérature algérienne devrait avoir dans le
marché éditorial mondial. Même si le prix Goncourt a été décerné à Lydie
Salvayre pour son roman « Pas pleurer », l'écrivain Kamel Daoud se dit très
enrichi par cette aventure qu'il considère incroyable jusqu'au dernier moment
et qu'il voudrait profitable pour la nouvelle génération d'écrivains algériens.
« C'est important », dira-t-il qu'un roman algérien soit publié dans 15
langues. Très important même. Si j'arrive à creuser le chemin pour la nouvelle
génération d'écrivains algériens et installer un capital d'imaginaire comme a
été l'Amérique latine pour le marché éditorial européen et de l'Europe de
l'Est, j'aurais accompli énormément de choses parce qu'on n'a pas d'images et
vous le savez tous ».
Les critiques sur le roman, qu'elles soient sévères ou en faveur, restent constructives pour l'écrivain algérien pour avancer et faire mieux. Cela n'empêchera pas Kamel Daoud d'ouvrir une brèche pour expliquer que « la majorité des critiques en Algérie étaient contre ma personne. Dans ces critiques, il y avait une confusion entre Daoud et le personnage du roman Harroun. On oublie qu'il s'agit d'une fiction littéraire ». Sur son rapport avec Camus, le journaliste a déclaré devant l'assistance venue en grand nombre pour cette vente-dédicace que «En ce qui concerne mon rapport avec Camus. Je ne suis pas là pour disculper ou inculper Camus. Camus fait partie de mon histoire. Chronologique ou littéraire. J'ai beaucoup lu et Camus fait partie des écrivains qui m'ont aidé à une sorte de libération et de délivrance». UN MARCHE DU LIVRE SINISTRE Parler du roman, c'est aussi parler du marché du livre en Algérie. Kamel Daoud a tenu à donner un aperçu sur ce créneau qui, dit-il, est sinistré dans beaucoup de pays arabes. « Le marché du livre est un marché structuré. C'est des diffuseurs, des libraires. Un lobby de libraires qui est très puissant. C'est des imprimeurs qui font des impressions de qualité. On n'a pas toute cette industrie. Pour le moment, j'ai su par mon éditeur qu'on peut aller jusqu'à 30.000 exemplaires pour mon roman. Mais, les moyens pour ce gros tirage n'existent pas même si le lectorat existe », a souligné l'écrivain. « J'ouvre cette parenthèse », explique l'écrivain, « parce qu' à partir de mai, juin, juillet et août, les offres des éditeurs occidentaux commençaient à tomber pour Meursault contre-enquête. Les Chinois, les Vietnamiens, les Allemands, les Italiens etc. A partir de septembre, la saison des prix, l'éditeur est passé à un autre niveau. La cession de droits se faisait exceptionnelle. Les gens veulent acheter. Ils ont des courtiers qui vont à des ventes aux enchères de cessions de droits. Pour vous dire la complexité et l'agressivité du marché. En face, le monde arabe n'a pas réagi. Il n'y a pas eu d'offres. Cela a commencé à partir d'un pays prescripteur. Le Liban. J'ai eu le Goncourt du Liban et à partir de là, j'ai commencé à avoir des offres. Jai l'offre de journaux qui me demandaient si je peux faire des chroniques. Il y a aussi un problème de traducteur. Il n'y a pas un marché de la traduction. Mon éditeur et moi, on insiste pour avoir un traducteur maghrébin. Le problème est que pour le moment, on a des offres de traducteurs libanais seulement qui sont excellents et qui dominent le marché de la traduction. D'ici la fin de l'année, mes éditeurs français et algériens vont trancher sur la question. |
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