L'anarchie,
prévalant dans le secteur du transport public, de la daïra d'Aïn El Turck, est,
hautement, illustrative, à travers la situation de déliquescence, qui règne à
la Place ?Vassas' et ses abords immédiats, au sein du chef-lieu, où sont
répertoriées pas moins de quatre stations de transport public, dont l'une est
réservée, uniquement, aux taxis. Les autobus, les ?Karsans', les taxis
autorisés ou illicites et autres véhicules de transport en commun clandestins,
communément appelés « hacharate », contribuent, grandement, au triste désordre,
causé à la circulation routière et même piétonnière, qui règne toute la journée
autour de cette place ; zone desservant, pratiquement, toutes les destinations.
La même pagaille constitue l'essentiel de l'ambiance, sur les rues adjacentes,
où les usagers sont ballotés, sans ménagement. De fréquentes altercations
éclatent, d'ailleurs, pour ces faits, entre passagers et transporteurs. A
l'entrée de la rue de la Cave, lieu de stationnement des véhicules de transport
public, assurant la navette entre les communes d'Aïn El Turck et Bousfer, la
situation est encore plus regrettable. Cette venelle étroite, loin de répondre
aux normes requises pour une station, est souvent obstruée par les ?Karsans',
dont certains conducteurs prennent souvent tout leur temps pour démarrer,
créant ainsi un véritable goulot et suscitant le courroux des automobilistes
qui s'y retrouvent bloqués. La même anarchie et les mêmes comportements
irrespectueux, des uns et des autres, sont, malheureusement, constatés dans
l'autre station de transport des bus, desservant la ville d'Oran, située de
l'autre côté de cette placette. Ce désordre ne commencera à s'estomper qu'en
fin d'après-midi pour disparaître, comme par enchantement, avec l'apparition de
l'étoile du berger dans le ciel, synonyme de la tombée du soir. Ce sera, aussi
le moment opportun pour un essaim de véhicules clandestins, qui se manifestera
de manière synchronisée, autour de cette placette, pour prendre en charge les
nombreux usagers retardataires. « Ils nous sont, finalement, très utiles, sinon
comment faire pour regagner mon domicile, le soir, lorsque tous les véhicules
de transport public disparaissent ? » s'est interrogé un trentenaire, employé
dans un établissement commercial, situé dans la commune d'Aïn El Turck et demeurant
dans celle de Bousfer. L'autre station urbaine, sise à hauteur de l'esplanade
du 1er Novembre 1954, en face de l'ex-siège de la daïra, en plein cœur du
chef-lieu de cette daïra, est, également, logée à la même triste enseigne.
L'ambiance se différencie, cependant, par rapport aux autres stations de la
Place ?Vassas', par des interludes burlesques qui s'identifient à travers les
disputes opposant, assez souvent, les receveurs des autobus aux chauffeurs de
taxis autorisés ou activant dans l'illégalité, excessivement nombreux, dans
cette zone, et ce, dans le but évident de convaincre un usager de monter dans
leur voiture. Ce dernier assiste parfois, médusé, à une bagarre entre les
belligérants en question, qui dégénère après l'altercation. « Je me rappelle
qu'une fois, je me suis trouvé dans l'obligation d'intervenir pour séparer les
antagonistes et tenter de calmer les esprits surchauffés » a évoqué un usager.
Cet incident ne constitue pas, en fait, un cas isolé, dans lesdites stations.
Bien au contraire, il est, indéniablement, courant et, ironie du sort, apporte,
encore, beaucoup plus d'eau au moulin, à cette situation délétère, qui pourrait
avec un brin de consentement d'efforts des uns et des autres, être résolue et
par ricochet rendre la fluidité de la circulation automobile dans lesdites
zones. Une opération d'assainissement s'avère, par conséquent, nécessaire, ne
serait-ce que pour tenter des sauver le peu de meubles qui restent.