L'informel prend
de l'ampleur dans le quartier de Maraval. L'extension anarchique du marché
hebdomadaire appelé Soug Larbâa inquiète de plus en plus habitants, commerçants
et responsables locaux. La sonnette d'alarme a été tirée à maintes reprises
mais rien n'a été fait pour dégager des solutions concrètes allant dans
l'intérêt commun. Les habitants, conscients des conséquences néfastes de cette
prolifération, ont lancé, hier, un appel pressant au wali d'Oran pour que ce
marché soit délocalisé vers un autre site. Chaque mercredi, c'est le cauchemar
pour les riverains et notamment ceux des cités mitoyennes. En été comme en
hiver, la situation est identique compte tenu des désagréments occasionnés
après la tenue de ce marché. Soug Larbâa a atteint des proportions alarmantes
puisqu'ils viennent de toutes les régions du pays pour dénicher un espace,
vendre leurs produits et enfin abandonner leurs détritus au su et au vu de tout
le monde sans se soucier du mal qu'ils engendrent à la fois aux agents de
nettoiement, à la population et à l'environnement. Ils sont plus de 1.000 à
avoir squatté rues, ruelles, espaces publics, trottoirs, alentours d'écoles, de
mosquées et même administrations pour s'adonner à cette activité qui paralyse
tout un quartier. Les habitants suffoquent devant l'ampleur d'un tel phénomène.
Les services du secteur urbain restent impuissants face à un tel diktat imposé
par des commerçants venus de plusieurs régions. A l'exception des moyens de
collecte qu'ils mettent chaque après-midi de mercredi, pour le ramassage des
ordures, ils ne peuvent prendre aucune décision pour déloger un tel marché vers
un autre site. Les exploitants du nouveau marché de proximité d'El Othmania
ont, à leur tour, exprimé leur ras-le-bol devant cette concurrence déloyale de
l'informel. Ils exigent que des solutions fermes soient prises afin de leur
permettre d'exercer leur activité. Celle-ci est désormais menacée par un marché
illicite qui malheureusement continue de prendre des proportions alarmantes au
détriment de l'environnement et de la santé du consommateur. La situation devient
en effet inquiétante pour ces commerçants activant dans la légalité. Selon eux,
certains habitants sont complices et encouragent l'informel puisqu'ils
préfèrent recourir aux ambulants qu'aux commerçants du nouveau marché. Certains
ont des familles à nourrir et la prolifération de ce marché menace leur
gagne-pain, explique-t-on. A l'exception de quelques marchands de fruits et
légumes, certains commerces sont fermés en l'absence d'une véritable demande.
Outre le squat d'espaces, la dégradation de l'environnement, il y a lieu de
noter les conséquences de l'informel, notamment pour ce qui est du chiffre
d'affaires dissimulé qui se chiffre à des milliards de centimes. Le secteur
urbain avait, il y a quelques mois, fait appel à des agents de l'ordre pour éviter
que certains commerçants squattent de nouveaux espaces situés dans les
alentours des établissements scolaires et à proximité de la SAA. Rusés, ces
commerçants viennent souvent vers 4 heures du matin pour s'y installer et
exercer leur activité comme c'est le cas des bouchers clandestins qui
abandonnent tout le reste, une menace pour la santé des enfants et des familles
qui résident tout autour. Y aura-t-il des mesures concrètes pour transférer ce
souk et sauvegarder ce quartier qui risque de disparaître si, d'ici là, aucune
solution n'est prise ?