Malgré l'interdiction aux mineurs et des prix dissuasifs, le tabac touche
toujours autant les jeunes. Mais ces derniers temps un nouveau phénomène a fait
son apparition et qui n'est pas sans danger sur leur santé. Il s'agit de la
consommation de la «chicha». Bien que peu répandu en Algérie comme dans les
autres pays arabo-musulmans, le phénomène suscite déjà moult interrogations. La
consommation de la «chicha» dans les cafés et les lieux publics semble prendre
de l'ampleur surtout parmi les jeunes. Le nombre de cafés qui servent des
narguilés progresse de mois en mois. Cette sensation agréable parfumée trompe
tous ceux qui fument la «chicha», car ils n'imaginent pas que les nombreux
produits toxiques inhalés peuvent avoir des effets sur la santé. En effet,
selon des enquêtes réalisées par les services de la santé, près de 19 % de
jeunes âgés entre 16 et 25 ans sont accros à la chicha à Oran. Aussi, de plus
en plus de jeunes femmes et de jeunes hommes fument-ils la chicha. Il suffit
pour s'en rendre compte de voir les allées et venues incessantes dans certains
cafés réputés pour leur chicha qui produit des effets similaires à ceux du
cannabis, selon certains habitués qui en sont devenus accros. Le jeune âge des
fumeurs de chicha devrait inquiéter et soulever des interrogations sur cette
tendance qui peut avoir des conséquences sur la santé combien fragile de nos
enfants. Contrairement aux idées reçues, fumer la «chicha» est très nocif pour
la santé. Fumer le narguilé provoque une augmentation du risque de cancer, de
bronchite chronique, ou de problèmes cardiovasculaires. Plus préoccupante, la
consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne comme
la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. Le tiers des nouveaux
cas de tuberculose recensés ces derniers mois à Oran, serait directement lié à
la consommation de la «chicha». La consommation du narguilé serait parmi les
causes du retour en force de la tuberculose, une maladie ré-émergente qui fait
des ravages parmi certaines franges de la population à Oran. Cette maladie
touchant en moyenne plus de 1.500 personnes par an, uniquement à Oran. La
teneur en monoxyde de carbone de la fumée des narguilés est au moins aussi élevée
que celle du tabac des cigarettes. Le monoxyde de carbone, un poison des voies
respiratoires, perturbe le transport de l'oxygène des poumons vers les autres
parties du corps, surchargeant les fonctions cardiaques et circulatoires. La
consommation de la « chicha » s'est imposée comme un vrai phénomène de société.
Preuve en est, les cafés-narguilés, ces salons de thé et autres cafétérias
proposant ce produit prolifèrent un peu partout à Oran. Muni d'un long tuyau
communiquant avec un flacon d'eau aromatisée que la fumée traverse avant
d'arriver à la bouche du fumeur, le narguilé est très dangereux. Le fumeur de
narguilé est exposé à de plus importantes quantités de nicotine, de monoxyde de
carbone et d'autres toxines que le fumeur de cigarettes. La fumée d'une heure
de chicha équivaut la fumée de 100 à 200 cigarettes. La force nécessaire pour
aspirer l'air à travers le tuyau permet à la fumée de pénétrer plus
profondément dans les poumons. Le phénomène s'accroît, prend de l'ampleur et
devient un phénomène social, un mode de vie.