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C'est un véritable
cri d'alerte qu'a lancé hier Abdelouahed Kerrar, président de l'Union nationale
des opérateurs de la pharmacie (UNOP).
Intervenant sur les ondes de la Chaîne 1 de la radio nationale, le président de l'UNOP a révélé que la facture d'importation des médicaments «atteindra les 5 milliards de dollars en 2019, contre 2,4 milliards actuellement». Se disant tenir cette inquiétante tendance à la hausse de la facture d'importation des médicaments des prévisions faites par les grands laboratoires mondiaux, Abdelouahed Kerrar a mis en garde contre «les graves difficultés de trésorerie que cela pourrait causer à la Caisse nationale de sécurité sociale». Tempérant ses propos, l'invité de la Chaîne 1 dira que «quoi qu'on dise sur le renchérissement de la facture d'importation des produits pharmaceutiques, la consommation moyenne des médicaments en Algérie, estimée à 79 dollars par habitant, reste néanmoins, très en deçà de la moyenne mondiale, qui tourne autour de 125 dollars dans les pays à revenu intermédiaire». M.Kerrar rappellera, au passage, que la facture du tabac «représente à elle seule plus de 2,3 milliards de dollars par an, sans parler des conséquences sur le plan sanitaire, qui coûtent énormément d'argent au Trésor public». Dans les propositions formulées par son organisation dans le cadre de la nouvelle mouture sur la loi sur la santé, le président de l'UNOP a plaidé pour «une mise à niveau de la prochaine loi sur la santé avec le segment de la pharmacie, qui reste le parent pauvre du système de santé dans le pays». Abordant les 4èmes journées internationales pharmaceutiques, qui se tiennent depuis hier à Alger à l'initiative du syndicat national algérien des pharmaciens d'officine sous le thème «l'avenir de l'officine», Abdelouahed Kerrar a estimé que la loi sanitaire actuelle «est en déphasage avec la situation du segment de la pharmacie en Algérie, qui couvre 40% des besoins du pays, et l'évolution de l'industrie pharmaceutique nationale». Au sujet des médicaments contrefaits, représentant un véritable danger pour le consommateur, le président de l'UNOP a expliqué que «tous les médicaments, et même les produits cosmétiques, doivent obligatoirement transiter par le laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques qui veille au grain, même si sa mission, par définition complexe, n'est pas de tout repos». A la question de savoir si les pharmaciens étaient juridiquement couverts en cas de poursuite judiciaire, l'invité de la radio regrettera «un vide juridique en la matière», appelant le législateur à «combler cette lacune». Liant ce dernier point à celui de la garde de nuit des officines, «pas très respectée» a-t-il reconnu, Abdelouahed Kerrar imputera ce manquement au «sentiment d'insécurité des pharmaciens, souvent victimes d'agressions pendant la nuit de la part d'une certaine catégorie de personnes», a-t-il expliqué. Au sujet de la fabrication en laboratoire de certains virus comme celui de l'Ebola ou le coronavirus dans l'intention de vendre toujours plus de vaccins aux pays importateurs, le président de l'UNOP a estimé que ces «rumeurs ne reposent sur aucune étude sérieuse, ni preuve tangible, du moins pour le moment». Se réjouissant de voir l'industrie pharmaceutique en Algérie gagner des parts de marché au détriment de l'importation, Abdelouahed Kerrar a rappelé que le gouvernement avait fixé en 2010 un objectif de couverture de 70% des besoins nationaux en médicaments, à l'horizon 2014. Expliquant que le segment de la pharmacie «est le seul où le statut d'importateur pur n'existe plus», le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie dira enfin qu'une centaine d'unités de fabrication de médicaments et de produits parapharmaceutiques sont en cours de construction dans le pays, «dont certaines devraient entrer en production prochainement». |
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