|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La grève des
conducteurs du tramway constantinois qui s'est poursuivie, hier, pour le
troisième jour présage d'un enlisement du conflit. Contacté hier, le
représentant des grévistes, M. Djawad Dahdouh, nous a confirmé que les 61
conducteurs en grève étaient toujours dans l'attente d'une réaction de
l'administration de Setram dont les responsables « ne se sont pas encore
manifestés ». Et de s'élèver contre ce qu'il a qualifié d'informations mensongères
et tendancieuses diffusées dans les médias par la Setram disant que le
mouvement de grève est basé essentiellement sur des revendications salariales.
« Nous avons pris en tête des quatre revendications principales que nous avons
présentées à notre administration notre sécurité et celle des passagers et
celle sur les salaires n'y figure pas parce que nous savons que ce volet est
pris en charge par le syndicat d'entreprise dans le cadre des discussions sur
l'élaboration de la convention collective », a-t-il déclaré, avant de détailler
les quatre points en question qui les ont conduits à déclencher cette première
grève ouverte de la toute jeune histoire du tramway constantinois. « Le
premier, commence M. Dahdouh, concerne l'aménagement du temps de travail, à
savoir l'application du programme de roulement 4/2 qui nous conduira à
travailleur quatre jours et se reposer deux jours, et cette méthode est
applicable au niveau des unités d'Oran et d'Alger. Compte tenu de la pénibilité
du travail, nous avons demandé à minimiser le temps de conduite à 5h, au lieu
de 6 heures et plus appliqué actuellement, avec 3 heures d'affilée entrecoupées
par ½ heure de repos. Le second point consiste à éliminer la troisième heure
d'affilée. Nous avons fait cette demande plusieurs fois et à chaque fois
l'administration nous a dit d'attendre. Mais voilà encore que dernièrement, le
directeur du transport, un Français, a proposé d'allonger le temps de conduite
à 4h d'affilée. Ce qui va augmenter notre fatigue. Notre revendication s'appuie
sur la sécurité des conducteurs et des usagers, car il faut signaler que nous
commençons le travail à 4h du matin, nous nous levons à 2h du matin pour
attendre le bus de ramassage parce que des conducteurs habitent à Didouche
Mourad, d'autres à El-Khroub et d'autres encore à Aïn Smara, et nous terminons
la vacation entre midi et 13 heures complètement esquintés ».
« L'autre demande, a continué le représentant des grévistes, porte sur les signalements de défauts constatés sur les voitures, une porte défaillante ou qui se ferme mal, des freins défectueux, etc. et ce sont des signalements que doit faire le conducteur avant de prendre la rame. Des petits défauts qu'il faut réparer au risque de voir la machine tomber en panne. Mais les responsables de l'administration n'ont jamais tenu compte de ces signalements. Ce qui nous fait craindre pour notre sécurité et celle des usagers ». Revenant à la grève, ce conducteur dira qu'au niveau d'Alger, le syndicat d'entreprise a pris contact avec la direction générale de la société, mais il s'est avéré que le PDG était absent car il se trouve actuellement en France. De même que le directeur de l'unité de Constantine qui se trouve, lui, en Angleterre. « Hier, nous avons reçu la visite du directeur du transport de l'unité. Et ce dernier nous a écoutés et expliqué à la fin qu'il ne peut prendre aucune décision et qu'il faut attendre le retour du PDG », a terminé M. Dahdouh. |
|