Défaut d'hygiène, de registre de commerce, vente sans factures? : 382 commerçants poursuivis en justice durant le mois d'octobre
par J. Boukraâ
Malgré l'arsenal de lois portant sur la protection du consommateur,
certaines pratiques, pourtant interdites par la loi, semblent avoir la peau
dure et les citoyens continuent d'être victimes des intoxications suite à la
consommation de produits qui ne répondent pas aux normes. Ainsi, la question de
l'informel et de l'hygiène alimentaire est loin d'être résolue. Des commerçants
sans scrupules n'hésitent pas à mettre en danger la santé des consommateurs en
inondant le marché de produits impropres à la consommation. Durant le mois d'octobre
dernier, 2.494 interventions ont été effectuées par les contrôleurs des
pratiques commerciales et de la qualité relevant de la direction du commerce de
la wilaya d'Oran. Ces sorties sur le terrain ont touché les marchés, les
grossistes, les détaillants, les établissements à caractère alimentaire,
boucheries, boulangeries, crémeries, fast-foods, etc. Ces interventions se sont
soldées par la constatation de 385 infractions, notamment défaut d'hygiène,
vente de produits impropres à la consommation, défaut de registre de commerce,
vente sans factures, le défaut d'affichage des prix et pratiques commerciales
illicites et frauduleuses et opposition à l'action de contrôle. Durant cette
même période, 382 commerçants ont été poursuivis en justice. Concernant le
contrôle des pratiques commerciales, 290 commerces ont fait l'objet de
verbalisation, 36 commerces ont été fermés. Rappelons par ailleurs que 370
tonnes de produits alimentaires non conformes ont été bloquées par les services
de contrôle au niveau du port d'Oran, durant les 8 premiers mois de l'année en
cours. Cette action entre dans le cadre de l'application des textes de loi
relatifs à la qualité et à la conformité des produits importés et au décret
portant sur la protection de la santé du consommateur. Au-delà de la tromperie
du consommateur, ces produits non conformes, qui ne sont pas tous des
contrefaçons, sont dangereux et impropres à la consommation. Les statistiques
n'existent pas mais pourtant, il serait édifiant de constater combien d'intoxications
sont provoquées par des confiseries, du lait ou de la viande ne respectant pas
les normes d'hygiène et de composition, ou encore combien de problèmes
dermatologiques résultent des substances interdites présentes dans les textiles
ou les crèmes cosmétiques. L'Algérie s'est dotée, notamment au travers de la
loi de protection du consommateur de 2009, d'un arsenal législatif performant.
C'est ainsi que les services des douanes et de la répression des fraudes
multiplient les interventions et les saisies.