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Coopération algéro-française : En attendant la suite

par Mokhtaria Bensaâd

C'est une nouvelle ère économique, nous l'avons bien sentie dans les discussions que nous avons eues avec nos collègues et aussi portée par le Premier ministre Sellal, celle d'une ouverture et d'une modernisation de l'économie algérienne. Cette nouvelle ère, nous voulons y participer, nous Français et cette nouvelle ère, nous en avons vu le visage ce matin. C'est celui que la nouvelle génération d'Algériennes et d'Algériens doivent avoir. C'était le visage de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes heureux d'ouvrir une usine et de produire en Algérie».

C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique français, Emmanuel Macron, après la réunion du comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), tenue à l'hôtel Sheraton d'Oran, en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et de son homologue français, Laurent Fabius. Une déclaration qui montre cet intérêt de la France pour la coopération dans tous les domaines avec l'Algérie et sa volonté de préserver sa place de premier partenaire européen pour notre pays. Pour le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, cette journée de travail tenue à Oran et l'audience qui était prévue ce même jour avec le président de la République Abdelaziz Bouteflika «sont des moments extrêmement positifs pour la coopération entre l'Algérie et la France». Mais pour les ministres français, une mise au point s'impose pour expliquer l'intérêt de la construction d'une usine d'automobiles en Algérie.

Pour M. Laurent Fabius, « la voiture produite est de grande qualité. Je suis sûr, elle aura beaucoup de succès en Algérie. Un mot à ce propos pour faire bien comprendre à ceux qui ne l'auraient pas compris que désormais, pour des grands groupes comme le groupe Renault, si l'on veut être présent à l'étranger, il faut coproduire sur place. L'Algérie est gagnante et la France est gagnante. Et si on ne produit pas ainsi, on risque totalement d'être évincés du marché. Et à ce moment-là, ce sont d'autres pays qui s'installeront sur un marché ami comme l'Algérie. C'est donc une opération gagnant, gagnant à la fois pour l'Algérie et la France ».

Le ministre de l'Economie français enchaîne dans le même contexte qu'il « y a toujours des critiques pour cette initiative. Mais de quoi s'agit-il ? D'une relocalisation d'une production qui était partagée entre la Turquie et la Romanie. Ce qui va être destiné au marché algérien, sera produit en Algérie. Nous avons la même exigence lorsqu'il s'agit de l'économie française. Devrait-il être autrement lorsqu'il s'agit de l'économie algérienne et bien non. C'est bon pour l'Algérie et aussi bon pour la France. Cette production faite en Algérie a les composants d'origine française. Un savoir aussi d'origine française. Elle a la valeur ajoutée qui est faite en France. C'est typiquement une entreprise qui fera gagner ensemble la France et l'Algérie ».

Lors de cette réunion, les deux parties ont exposé tous les projets en voie de réalisation et également les projets d'avenir ainsi que les chantiers ouverts pour l'investissement en Algérie dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture, de la technologie, du tourisme et du bâtiment. Le 4 décembre prochain, les deux Premiers ministres algériens et français vont se rencontrer à Paris pour une réunion du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) pour examiner 21 projets de coopération entre les deux pays.

« Nous avons passé en revue tous les secteurs de notre coopération. Je dois dire qu'elle est excellente et très prometteuse. Aujourd'hui, le COMEFA. Dans quelques jours aura lieu à Paris la réunion entre les deux Premiers ministres. Et à cette occasion, nous aurons passé en revue les différents champs de coopération et seront signés des accords qui matérialiseront le travail que nous avons fait en commun. Dans beaucoup de domaines que nous avons abordés, il y a beaucoup d'excellent travail à faire ensemble. Dans le domaine du logement où les besoins en Algérie sont considérables et nous avons eu le plaisir de constater qu'il y avait une offre française pour répondre à une grande partie de ces besoins. C'est vrai, plus généralement dans le domaine de l'urbanisme et le transport où d'ores et déjà, il y a de très belles réalisations. Et nous aurons l'occasion l'an prochain d'inaugurer une nouvelle usine à Annaba. Pour cette coopération, nous souhaitons que cela soit également possible dans le domaine des hélicoptères qui est un domaine nouveau », a déclaré le ministre français Laurent Fabius.

Pour le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, « cet évènement marque la volonté affichée par les présidents des deux pays pour aller vers ce partenariat stratégique entre les deux pays. Aujourd'hui, on a sorti de l'usine une première voiture d'un niveau très élevé. Elle est au stade le plus haut de la qualité de la gamme Renault. Ce véhicule tellement attendu est aujourd'hui une réalité». Pour le ministre de l'Industrie, « pour approfondir et élargir le partenariat, nous avons d'autres projets de partenariat. La COMEFA prépare la réunion du haut comité qui se réunira le 4 décembre. Aujourd'hui, nous avons 21 projets maturés. La réorganisation du secteur public marchand industriel va nous permettre à travers les entreprises d'aller vers de grands projets de partenariat avec les Français ».