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L'évolution de la
ville, de ses rythmes, la transformation de ses espaces posent la question des
enjeux et des intérêts de la requalification des espaces publics tant dans leur
valeur symbolique, esthétique que fonctionnelle. Arènes publiques, lieux de
rencontres et de paysages, ils sont le support des rythmes de la vie
quotidienne et le reflet du quartier ou du territoire dans lequel ils se
trouvent. Aujourd'hui les nouvelles politiques cherchent à restituer ces
espaces aux piétons et à la population. L'enjeu est de taille. Il s'agit de recréer
du sens, de redonner une cohérence, une lisibilité au territoire parfois
essaimé, et de remédier aux conséquences d'une ville défigurée par le tout
voiture et son corollaire les parkings. Par requalification, en entend un
processus d'intervention sur l'espace, intervention qui peut s'inscrire aussi
bien dans la durée qu'être l'action de gestes ponctuels et éphémère. C'est le
cas notamment du projet de réhabilitation du quartier de Sidi El Houari et ses
dépendances ainsi que d'autres espaces publics et vert. Ces interventions
permettent non seulement de transformer le regard porté sur le lieu, de
détourner les fonctions premières, mais également de créer de nouveaux usages
et espaces de vie. Dans cette perspective, l'introduction d'éléments
qualitatifs tels que, l'art, la lumière ou le végétal offre une diversité
d'approches et de travail sur les fonctions et ambiances recherchées pour ces
espaces. Il s'agit d'une part ; à l'échelle de l'agglomération ; de permettre
par les réseaux une accessibilité aux équipements et lieux de centralité, et
d'autre part, à l'échelle du quartier, de permettre une réappropriation de ces
espaces.
LES ESPACES PUBLICS : DES SUPPORTS DE FONCTIONS COLLECTIVES Les espaces publics sont le reflet des tendances lourdes de la société : individualisation, commercialisation, hyper mobilité. Mais les défis ne s'arrêtent pas à la maîtrise des nuisances automobiles. Dans le débat actuel relatif au développement durable, les espaces publics jouent un rôle de médiateur des objectifs environnementaux, sociaux, et économique. En plus d'être le point d'ancrages des activités commerciales et touristiques, ils concrétisent dans l'espace urbain le principe d'équité spatiale : en complément des réflexions sur les densités, les mixités et les mobilités, penser la qualité de ces espaces permet de prendre en compte l'accès aux services de base pour les personnes a mobilité réduite, en particulier dans une société jeune. L'espace public est aussi l'expérience irremplaçable du chemin des écoliers, le prolongement public de l'habitat, ainsi que l'espace d'une sociabilité informelle. Mais il est aussi le support des identités urbaines, théâtre des fêtes et manifestation, mise en scène du patrimoine architectural et vitrine sur le monde. Les espaces publics peuvent être la matérialisation d'un cadre de vie urbain de qualité, et contribuer ainsi à l'attractivité de la ville contre l'indéfini du périurbain. Mais comment définir des espaces publics de qualité qui répondent à l'intérêt général au-delà de la somme des intérêts particuliers ? L'enjeu est triple : il s'agit de dépasser l'approche paysagère pour penser et coordonner ces espaces dans leurs dimensions fonctionnelles, sociales et spéciales. Les espaces publics sont avant tout les supports de fonctions collectives :commerces, cafés places de jeu? ces fonctions peuvent être programmés de concert avec les réseaux, les densités et les mixités, de façon à viabiliser des équipements de proximité nécessaire à tous, tout en assurant l'accès aux niveaux de services plus rares, ou spécialisés. Enfin la qualité spatiale n'est pas uniquement définie par un aménagement du mobilier urbain et des espaces verts. Elle passe aussi par la capacité d'une mise en cohérence entre les dimensions fonctionnelle et sociales de ces espaces d'une part, et les caractéristiques d'autre part. Les apports de la nature en milieu urbain sont aussi multiples. Du point de vue écologique, les espaces naturels favorisent la biodiversité et constituent des habitats précieux pour la faire, et jouent un rôle structurant du point de vue urbanistique, permettant d'organiser la trame générale de l'urbanisation. Outre cet aspect de couture dans le tissu urbain, ils peuvent permettre de marquer une limite Claire à une urbanisation, dont les franges sont devenues floues. De tous ces points de vue, les espaces naturels forment des pièces maîtresses de la qualité urbaine. L'urbanisme durable plaide pour une véritable articulation en réseau de tous les espaces de nature en ville (trames, coulés et pénétrante verte,?etc), ainsi la ville ne s'appréhende plus indépendamment de sa composante écologique. Si à ses débuts, l'éclairage public avait aussi pour fonction principale de sécuriser les rues, aujourd'hui avec la multiplication des points lumineux tant due au développement des axes de communication qu'à celui des vitrines commerciales, la volonté est de préciser l'identité de la nuit, des atmosphères et des ombres qu'elle crée. Cette volonté s'accompagne également de préoccupations liées à la diminution de l'énergie consommée par l'éclairage urbain. Eclairer mieux tout en consommant moins, voila en deux mots la philosophie de l'élaboration d'un plan lumière qui a pour objectifs la planification de l'éclairage urbain de manière globale afin de réduire le désordre lumineux, sans pour autant l'uniformiser. Les espaces publics jouent un rôle fondamental dans la vie collective et dans l'image du territoire. La nécessité de requalifier les milieux dégradés et l'espace public et énoncés dans les documents de référence en matière d'aménagement du territoire. Une opération de requalification nécessite de réaliser un diagnostic préalable minutieux, passant obligatoirement par une visite de ou des zones d'études. La réussite de l'opération dépend également de la qualité de la concertation entre les pouvoirs publics, les acteurs privés et les citoyens concernés par la réalisation du projet.Ses objectifs sont de mieux vivre dans la ville, et d'assurer un développement urbain harmonieux, dans le respect de l'identité de la ville. Marqué par un urbanisme spontané, et des espaces publics vieillissants, le centre d'Oran se voit donc de proposer un projet globale, visant à valoriser et renforcer son identité, sous forme d'actions permettant d'une part de revaloriser les espaces publics et d'autre part de les mettre en relation. Afin d'offrir aux citoyens un nouveau cœur de ville, et de retrouver le plaisir de se déplacer en ville, dans des espaces requalifiés, pacifiés ou le piéton et la voiture ne sont plus en conflit. * Ingenieur en urbanisme |
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