Complètement réhabilitée avant l'entame de la saison estivale, au même
titre que sa fontaine trônant majestueusement en son sein, la prestigieuse
place Vassas, sise en plein cœur du chef-lieu de la daïra d'Aïn El-Turck,
semble malheureusement tomber en décrépitude au fil des jours. L'incivisme
constitue la principale raison de ce triste constat relevé sur cette esplanade,
porte d'accès du faubourg Bensmir, communément appelé douar Naquousse, qui
représente tout un pan de l'histoire contemporaine de cette région côtière.
L'anarchie prévalant dans ses abords immédiats, créée par une multitude de
véhicules de transport, de taxis clandestins et le squat des trottoirs par des
revendeurs à la sauvette ainsi que les extensions illicites débordant sur la
voie publique ajoutent une touche noire supplémentaire à ce peu reluisant
tableau. Elle a même constitué au cours de la saison estivale un lieu de
bivouac et de dortoir, notamment pour les nombreux jeunes et parfois moins
jeunes aoûtiens, venus de différentes contrées du pays pour un bref séjour dans
cette daïra côtière. Les restes de leur passage, relayés par la suite par
d'autres actes d'incivisme perpétrés par des riverains inconscients et ne
jouissant nullement d'un mode de culture relatif au savoir-vivre, ont
grandement contribué encore à réduire en peau de chagrin l'image de cette
place. Le même déplorable état de fait agresse la vue du badaud sur l'autre
esplanade du 20 Août 1954, surplombant partiellement la plage Beau Séjour, où a
été érigé un grand écran qui est demeuré, et demeure toujours dans la grande
majorité du temps, tristement éteint. La restauration de cette deuxième
esplanade quelques jours avant la veille de l'ouverture de la saison estivale,
qui a été longuement épiloguée par la vox populi, a connu un sort presque
similaire à celle de la place Vassas. En effet, ce véritable point de repère où
se dressait jadis à sa proximité le mausolée Sidi El Bahri, étouffé depuis par
le béton au point de disparaître, vers lequel convergent des millions
d'estivants, qui constitue un lieu incontournable pour accéder au centre-ville
de la principale commune de la wilaya d'Oran, a été défiguré par l'inconscience
des uns et l'incompétence des autres. La troisième esplanade, qui s'entend à
l'autre bout du centre-ville de ladite municipalité, juste en face de
l'ex-siège de la daïra et de l'exigu bureau de poste, est malencontreusement
logée également à la même enseigne. Délaissée le reste de l'année, elle ne
retrouve généralement qu'un brin d'animation durant la période estivale plus
particulièrement et ce, après une piètre opération de rafistolage, effectuée à
l'occasion de la célébration d'un évènement.
Le reste de l'année, elle constitue un passage pour les personnes issues
de couches modestes pour gagner le marché informel de la friperie, communément
appelé souk el bake (marché aux puces). Toujours est-il que ces prestigieuses
places semblent avoir tendance à perdre de leur aura d'origine, qui ont, dans
un passé encore vivace, fait la fierté des riverains de cette commune côtière,
qui perd ces empreintes comme un teigneux ses cheveux.