A l'issue de la cérémonie de remise des lettres de créance au président
de la République, Abdelaziz Bouteflika, mardi, le nouvel ambassadeur de France
en Algérie, Bernard Emié, a situé sa mission en précisant d'emblée «sa grande
fierté de représenter la France en Algérie, deux pays liés par une relation
égale à nulle part». Le diplomate français relève, selon un communiqué de
l'ambassade de France, la nécessité «d'agir dans le droit fil des décisions qui
ont été prises par les deux présidents lors de la visite d'Etat du président Hollande
en décembre 2012 pour porter au plus haut les relations d'amitié et de
coopération». M. Emié cite également la volonté des deux Etats à «travailler au
règlement des crises internationales et régionales qui nous affectent tous les
deux, et notamment le Mali et la Libye». Au plan économique, le représentant de
l'Etat français œuvrera dans le but «d'intensifier le partenariat économique
pour attirer les investisseurs français en Algérie, mais aussi algériens en
France, en co-localisant des activités de production industrielle dans
l'intérêt de l'économie algérienne et de ce partenariat». Dans ce contexte, M.
Emié révèle qu'il se rendra prochainement à Oran pour participer à
l'inauguration de l'usine Renault par le Premier ministre Abdelmalek Sellal.
Par ailleurs, l'ambassadeur révèle que vers la fin de l'année en cours,
il y aura le Comité intergouvernemental de Haut niveau où le Premier ministre
Sellal sera reçu à Paris par le Premier ministre Valls. Le développement des
échanges culturels entre les deux pays et la place du français en Algérie font
partie également des priorités du diplomate qui annonce qu'il œuvrera à
«faciliter la venue des étudiants algériens en France, dont le nombre actuel
est estimé à 23 000». Au registre des liens humains, l'ambassadeur a estimé à
350 000 Algériens qui ont séjournés cette année en France et près de 120 000
Français qui ont visité l'Algérie. Le diplomate français estime qu'il faut
«capitaliser aussi sur la diversité et la richesse de la communauté algérienne
de France que je salue chaleureusement et qui représente plus de 80 % des
Algériens qui vivent à l'étranger, et, pour moi, travailler aussi avec les
dizaines de milliers de Français qui résident en Algérie». M. Emié cite parmi
les sujets évoqués lors de son entretien avec le président Bouteflika, les
crises régionales et aussi le terrorisme contre lequel les deux pays luttent la
main dans la main. Au sujet de l'assassinat d'Hérvé Gourdel, l'ambassadeur de
France a exprimé au chef de l'Etat que «cette tragédie ne devait pas nous
séparer mais au contraire nous rapprocher et nous conduire à toujours
travailler davantage ensemble pour la paix et la stabilité dans la région».