|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
120 érudits
musulmans sunnites du monde interpellent, dans une lettre ouverte, le calife autoproclamé
du Daech et l'accusent de crimes et de manipulation du texte sacré du Coran.
Cela mérite d'être souligné et d'être relayé: 120 érudits musulmans, de différentes nationalités, viennent de publier une « Lettre ouverte », à l'intention du calife autoproclamé de l'Etat islamique (Daech), Abu Bakr Al-Baghdadi, de son vrai nom Ibrahim Ahmed Al- Badri, l'accusant de crimes contre les humains, d'atteinte à l'Islam et de déviation du texte sacré du Coran. Ils sont, tous sunnites, et sont égyptiens, jordaniens, soudanais, irakiens, saoudiens, indonésiens, libanais et même européens, etc. Par vos actes «vous avez fourni d'abondantes munitions à tous ceux qui veulent qualifier l'Islam de barbare, par la mise en ligne de vos actes barbares, soi-disant perpétrés pour le bien de l'Islam. Vous avez donné au monde un bâton pour battre l'Islam, alors qu'en réalité l'Islam est complètement innocent de ces actes et les prohibe », disent-ils. Ils dénoncent la violence faite aux non musulmans d'Irak et de Syrie, particulièrement aux Yazidis, chrétiens et aux non musulmans, d'une manière générale. Ils rappellent qu'en vertu d'un accord, vieux de 1.400 ans, les populations non musulmanes «ne sont pas considérées comme étrangères sur ces terres ? d'Islam - au contraire, elles sont natives de ces terres depuis les temps préislamiques. Elles ne sont pas des ennemies mais des amies. » Les 120 signataires rappellent une citation du prophète Mohammed (qssl), à ce propos : «Qu'on les traite ? les non musulmans- comme on traite les Gens du Livre», c'est-à-dire les chrétiens et les juifs. Ils condamnent, par ailleurs, avec force, l'exécution des journalistes américains et les humanitaires qu'ils considèrent comme des émissaires et affirment que « toutes les religions interdisent le meurtre des émissaires. Or les journalistes sont des émissaires de la vérité ». Ces érudits musulmans remettent en cause la capacité des terroristes de Daech et leurs chefs, dans l'interprétation du texte coranique et l'accusent de manipulation et d'interprétation insidieuse et trompeuse : « Il est interdit de citer une portion ou un verset du Coran ou une partie d'un verset, pour en tirer une règle, sans regarder tout ce que le Coran et le Hadîth enseignent sur la question » Autre exigence : la connaissance de la langue arabe, langue de l'Islam : « Cela signifie maîtriser la grammaire, la syntaxe, la rhétorique, la poésie, l'étymologie et l'exégèse du Coran », pour prétendre interpréter le sens du message coranique. L'initiative de ces premiers signataires a le mérite de mettre à nu le prétendu combat suicidaire et criminel, mené par les hordes du Daech, au nom de l'Islam. Il reste aux musulmans, du reste du monde, à manifester, publiquement, et avec force, leur indignation et leur condamnation de cette horrible guerre, menée au nom de l'Islam, en Syrie et en Irak, par des mercenaires et aventuriers incultes et haineux. L'Islam de la foi intime, de la lumière, de la fraternité, de l'amour et de la paix ne peut être défendu, d'abord et avant tout, que par les musulmans, eux-mêmes. Auquel cas, le silence des musulmans, du reste du monde, sur les tragédies et actes terroristes, commis en leur nom, s'identifie à de la complicité. Et c'est un verset du Coran qui le stipule. |
|