A l'occasion d'une
journée « portes ouvertes » consacrée à la culture du sorgho fourrager hybride
pour la première fois dans le cadre de la vulgarisation des cultures
fourragères organisée par ACI (Agro Consulting International) en collaboration
avec la chambre de l'agriculture, la mini-laiterie Hydra-Ali de Maghnia
proposait aux éleveurs, producteurs laitiers et professionnels, la visite de sa
plateforme d'essai, d'un demi-hectare, de sorgho pour l'alimentation des bovins
laitiers. Cette journée technique est appuyée de démonstrations portant sur la
présentation du comportement végétal de plusieurs variétés de sorgho. Des
techniciens de la station d'essai d'ACI et des chercheurs agronomes ont animé
des conférences relatives aux aspects de la culture du sorgho fourrager hybride
en Algérie et dans le monde. « Notre stratégie est d'accompagner la relance de
l'élevage en Algérie et d'adapter un fourrage en fonction de sa capacité,
surtout qu'actuellement la production locale de lait et autres produits
laitiers ne répond guère à la demande nationale. Il faut donc combler ce
déficit et agir sur les aliments des vaches, notamment les fourrages. Nous
avons lancé près de neuf variétés de sorgho fourrager hybride, qui sont en
période d'expérimentation à notre ferme de Zeralda. Chaque variété possède ses
propres caractéristiques en fonction de son rendement en grains et en fourrage
ou pendant son ensilage. Certaines sont précoces, d'autres tardives. Durant
l'année 2013, nous avons importé un lot de 20 tonnes de semences de sorgho
hybride des Etats-Unis à titre de première expérience. En 2014, près de 160
tonnes de semences ont été commercialisées par l'ACI et livrées gratuitement »,
a indiqué le président directeur général d'ACI, Rabah Allam, lors de cette
journée de vulgarisation agricole. Pour sa part, docteur Mor Bekkey a souligné
dans son intervention que « cet événement agricole vise surtout à sensibiliser
les producteurs de lait et professionnels sur ce genre de fourrage qui se
caractérise par une croissance végétale plus ou moins longue et dont on peut
pratiquer plusieurs coupes. Ce qui constitue un grand intérêt, notamment pour
les exploitations agricoles d'élevage spécialisées dans la production laitière.
Cette culture fourragère du sorgho hybride était très connue dans notre pays,
mais malheureusement elle a disparu. A titre d'exemple, en 1968, près de 3.700
hectares produisaient du sorgho, dont 820 ha à Oran, 1180 ha à l'Ouest et 160
ha au Sud. En 1980, il était prévu d'ensemencer 15.000 hectares. Le concentré a
ses limites. Il faut encourager les cultures en vert telles que la luzerne, le
sorgho, le maïs, le trèfle, l'orge, l'avoine en vert? L'aliment en vert
participe à la production du lait et favorise le rabaissement du prix du lait
et des produits fromagers. Il faut donc développer l'aliment en vert qui permet
non seulement d'assurer une alimentation équilibrée pour les vaches laitières
mais aussi une longévité aux animaux, contrairement à l'aliment du concentré
qui réduit sensiblement l'âge des vaches ».
Lors de cette
journée riche en enseignements, plusieurs problématiques ont été abordées par
les participants qui, tous, ont mis l'accent sur les avantages des cultures
fourragères qui permettent d'améliorer substantiellement la production laitière
et produits fromagers. « En utilisant des espèces de fourrage appropriées et en
adoptant des pratiques de cultures et d'exploitation convenables, l'agriculteur
peut améliorer la ration alimentaire de son bétail », affirme M. Belhadri
Hocine, un spécialiste des produits phytosanitaires et semences agricoles de
Hennaya.