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Il y a, ces
derniers temps, dans certains établissements universitaires, un ardent désir de
sortir de la léthargie ambiante caractérisant le secteur culturel et
scientifique à Annaba. L'école préparatoire aux sciences économiques,
commerciales et de gestion de Annaba, par exemple, tente de mettre en œuvre les
jalons d'un projet culturel et scientifique permettant à des compétences
nationales de confronter réalités pratiques et tentatives de lecture théorique
et permettre ainsi aux étudiants d'enrichir leurs connaissances. Cette manière
de faire semble séduire d'autant plus que les invités ont pignon sur
territoires politiques et économiques.
De nombreux invités extérieurs sont présents comme auditeurs libres. M. Mahfoud Benosmane, le directeur de cet établissement, nous explique que ce qui est en train d'être réalisé est le prélude à de véritables confrontations scientifiques et culturelles. Ainsi, insiste t-il, sur la nécessité d'organiser ce type d'activités qui contribuent à l'amélioration du niveau des étudiants et à l'animation d'une ville décidément sans vie:« ce projet de s'ouvrir au monde extérieur est dicté essentiellement par des raisons pédagogiques. Les étudiants devraient comprendre que l'économie ne peut-être exclusivement prisonnière de données théoriques, mais devrait-être confrontée avec les pratiques économiques, le terrain social et les variantes politiques ». Des invités connus dans la culture de l'ordinaire viennent dialoguer avec un public constitué de cadres de l'université et d'entreprises, d'avocats, de journalistes et, bien entendu, d'étudiants. Des chefs d'entreprises comme Issad Rabrab ou Réda Hamiani, Derkaoui Boumediene, Bouderbala, des économistes (Mebtoul), des gestionnaires de renom du secteur économique, énergétique et bancaire (Hadj Nacer, Benachenhou, Boucenna, Aberkane) et des spécialistes de la diplomatie (Dembri) donnent à lire des pratiques économiques et politiques, à l'orée de leur propre pratique, apportant des savoirs utiles à la formation des étudiants qui en ont grandement besoin. Le dernier invité, Abdelmadjid Attar, ancien PDG de SONATRACH, vient entretenir le public sur des questions extrêmement importantes : la situation de la Sonatrach, les possibilités limitées de développement, l'histoire du gaz de schiste et les conséquences de la baisse du prix du pétrole. Des débats sur des questions-clé qui agitent l'économie et la culture dans notre pays sont régulièrement organisés, donnant concrètement à voir les jeux et les enjeux investissant le paysage économique et les lieux ontologiques et épistémologiques sans lesquels aucune lecture ne serait possible. Cette école préparatoire qui accueille des étudiants d'un niveau appréciable, tente de se singulariser par rapport à l'univers universitaire traditionnel trop marqué par une certaine paresse. Cette initiative, très louable, ne peut combler les lacunes, les failles et le déficit en matière de débat caractérisant la ville de Annaba et une université aphone où il est encore loin d'évoquer les questions scientifiques et culturelles. Certes, la nouvelle direction de l'université, semble chercher à donner à celle-ci une aura en mettant en œuvre d'une série d'activités scientifiques et culturelles régulières partant de l'organisation bimensuelle de journées thématiques consacrées à différents savoirs jusqu'à la programmation de rencontres de débats et d' ateliers pour étudiants. D'ambitieux projets marqueraient désormais le terrain d'une université appelée à être plus agressive. C'est du moins ce qui transparait du discours développé par les nouveaux responsables qui voudraient réconcilier l'université avec le savoir et le débat scientifique. Ce jeu de contamination est productif et permet à ces deux structures universitaires d'être en accord avec la véritable vocation des espaces de savoir. |
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