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Cinquante délégués représentant les éléments de plusieurs Unités républicaines de sécurité, rassemblées, hier, devant le siège de la présidence de la République, ont été reçus, hier, dans l'après-midi, par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, au palais d'El Mouradia. Exactement, comme il a été exigé par les centaines de policiers protestataires qui ont refusé de négocier avec le conseiller particulier du ministre de l'Intérieur et avec le directeur général des Ressources humaines du même département. Les policiers, rassemblés devant le palais d'El Mouradia et qui réclamaient, pour le deuxième jour consécutif, le départ du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, ainsi qu'une série de revendications socioprofessionnelles, ont reçu une réponse vers les coups de 14h. C'est-à-dire, avec l'annonce faite par le chef de la Sûreté de wilaya d'Alger, Boufalaga Nourredine qui avait précisé, devant les hommes en uniforme bleue, que le Premier ministre est disposé à recevoir une délégation représentant les différentes unités. Ayant le sens de l'organisation, les policiers ont, vite, formé des groupes « de cinq personnes » représentant, particulièrement, les unités de Jijel, Relizane, Hussein-Dey, Oran, 8ème Groupement de Kouba, El Hamiz et ceux de Blida, en attendant, l'arrivée des délégués des autres unités, déjà annoncée et qui étaient en route vers El Mouradia. Les protestataires attendaient leurs collègues arrivant de Tizi Ouzou, Mascara ainsi que d'autres unités qui étaient déjà en route. Des centaines de policiers ont été aperçus sur l'autoroute de Birkhadem, en prenant la direction de la côte de Bir Mourad Rais, pour rejoindre leurs collègues devant les portes de la présidence. D'autres groupes ont été aperçus, à la gare routière du Caroubier, sous l'œil vigilant de la Gendarmerie nationale, en route vers El Mouradia. Vers 15h30, une délégation qui compte une soixantaine d'éléments est arrivée sous les applaudissements de leurs collègues qui étaient déjà sur place. Un document qui compte dix-neuf revendications et qui devait être remis au Premier ministre, a été distribué à la presse, résumant le malaise des agents de l'ordre. Les policiers ont revendiqué le départ du patron de la DGSN, Abdelghani El Hamel « accusé d'avoir humilié, à maintes reprises, leurs collègues, par des décisions de révocations ou de mutations ». Ils ont, également, revendiqué la création d'un syndicat, une hausse de 100% du salaire de base, pour le porter à 70.000 DA par mois, le droit au logement AADL, la réintégration des 6. 000 policiers licenciés, la réduction de la durée de service, au sein de la police, de 32 ans à 20 ans, l'instauration d'une prime mensuelle pour la femme au foyer de policier, d'un montant de 10.000 DA. Le conseiller « particulier » et le directeur générale des Ressources humaines au ministère de l'Intérieur, mal accueillis par les protestataires, se sont tournés vers la presse pour affirmer qu'ils ont engagé un dialogue avec les délégués des policiers rassemblés. Ils ont affirmé à la presse «que leurs revendications socioprofessionnelles sont prises en charge ». Et d'ajouter « nous n'avons rien de plus à leur donner, sauf que la question relative à la création d'un syndicat de la police est possible ». En ce qui concerne le départ du patron de la DGSN, les deux représentants du ministère de l'Intérieur se sont montrés catégoriques, en affirmant que cette question ne dépend pas des prérogatives du ministère de l'Intérieur. Un des protestataires a appelé à bloquer la circulation, mais il a été vite rappelé à l'ordre par ses collègues qui voulaient éviter tout dérapage. Pour faire pression sur les autorités, les agents de l'ordre se sont approchés de la porte d'entrée de la présidence, pour réclamer une rencontre avec le Premier ministre. Ils se sont, par la suite, retirés dans le calme. Le député du Parti des Travailleurs Ramdane Taazibt s'est rendu sur les lieux pour essayer de dialoguer avec les délégués des policiers protestataires. Il a affirmé que son parti a pris cette initiative pour essayer de connaître, de près et de la bouche des protestataires, leurs revendications, jugées par le Parti des Travailleurs « légitimes », en espérant une réponse rapide de la part des autorités pour parer à toutes sortes de manipulations du mouvement qu'elles soient internes ou externes, a précisé Taazibt. Les policiers ont passé la nuit de mardi à mercredi devant le palais du gouvernement. Une nuit « rythmée » par des sifflements, des chants patriotiques et par de slogans tels que « 10 mois barakat » et « Irhal Hamel ». |
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