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Attaques,
contre-attaques, offensives et lignes de défense, la Libye, et principalement
sa capitale Tripoli, respire au rythme de la guerre. Selon des sources
hospitalières citées par l'agence libyenne Lana, au moins 21 personnes ont été
tuées et plus de 60 autres blessées, depuis samedi, dans des affrontements
tribaux à l'ouest de Tripoli. Les miliciens nationalistes de Zenten ont attaqué
les positions de leurs rivaux de Fajr Libya dans la ville voisine de Kekla
après que ces derniers ont élargi leurs opérations militaires à l'ouest de la
capitale, dans la région de Ouercheffana, présumée alliée des Zentanis et
accusée d'abriter des fidèles de l'ancien régime de Maammar Kadhafi. Rappelons
que Fajr Libya, une alliance hétéroclite de miliciens, dont des islamistes,
venus de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), avait chassé les Zentanis qui
contrôlaient alors une grande partie de la capitale, fin août, à l'issue d'un
mois et demi de combats, précisément après la chute de l'aéroport international
de Tripoli.
A Benghazi, dans l'est de la Libye, les djihadistes d'Ansar Asharia affrontent également les forces spéciales de l'armée, alliées aux brigades de l'ex-général Khalifa Haftar. Depuis août, 130 soldats ont été tués dans ces combats selon les premières statistiques. Et c'est dans ce climat de guerre civile que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé, depuis Tripoli, où il a atterri lors d'une visite surprise, à l'arrêt des combats et à l'amorce d'un dialogue politique destiné à mettre fin à l'anarchie institutionnelle et aux violences qui ravagent le pays depuis trois ans. La communauté internationale ne reconnaît comme autorités officielles du pays que le gouvernement installé à Tobrouk, dans l'est de la Libye, la Chambre des représentants et le Parlement élu, alors que les milices de Fajr Libya, qui ne les reconnaissent pas, ont formé un gouvernement parallèle à Tripoli après avoir remis en selle l'Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN), dont le mandat a théoriquement expiré avec l'élection du Parlement le 25 juin dernier. Les problèmes de la Libye peuvent être résolus par le dialogue, a déclaré Ban Ki-moon lors d'une rencontre avec le vice-président et plusieurs élus de la Chambre des représentants, dont des députés de Misrata qui boycottent les séances parlementaires organisées à Tobrouk. Des discussions sous l'égide de l'Onu se sont ouvertes il y a deux semaines à Ghadamès, dans le sud du pays, pour tenter de mettre fin aux violences sans la présence des miliciens de Misrata et de Zentane. Un dialogue inter-libyen, regroupant les leaders et les représentants des forces politiques libyennes, appelé de toutes ses forces par Alger, pourrait avoir lieu le mois prochain en Algérie. Un rôle salué par le SG onusien qui n'a pas manqué de souligner l'importance de l'initiative algérienne dans le règlement de la crise libyenne à travers un dialogue inter-libyen inclusif. Le représentant spécial de Ban Ki-moon pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), Bernardino Léon, avait abondé dans le même sens. À l'issue d'une rencontre avec le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, le chef de la MANUL s'est dit « convaincu » que l'Algérie a un rôle « très important » à jouer dans le règlement de la crise libyenne, « tellement complexe », exigeant une contribution de « tous les grands acteurs internationaux ». |
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