|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
A l'instar des autres villes du monde, Oran célèbre la journée mondiale de la santé mentale. Alors que le monde célèbre cette journée sous le thème «La santé mentale et le bien-être», les spécialistes sont unanimes : les troubles mentaux en Algérie sont en nette progression. A Oran, dix nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillon 35), sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées. Selon un médecin: «A Oran, le nombre de cas de dépression ne cesse d'augmenter. Dans bien des cas, cela nécessite des consultations car cela peut déboucher sur des maladies psychosomatiques telles que le diabète, les ulcères et les dermatoses multiples». Près de 18.200 cas de troubles mentaux ont été enregistrés à Oran. Les cas de schizophrénie viennent en tête, suivis par les troubles du comportement. La majorité des malades hospitalisés ou consultants aux urgences sont atteints de cette affection. L'Etat a déployé des efforts en matière de prise en charge et de promotion de la santé mentale en créant des centres intermédiaires pour mieux traiter les malades psychiques et mentaux. A Oran, cinq centres sont ouverts (Aïn El-Turck, Arzew, Es-Seddikia, Miramar et Yaghmoracen), mais ce nombre reste insuffisant. Les malades mentaux errants ont envahi, depuis quelques années, villes et grandes villes du pays. Oran en est l'exemple le plus illustratif. Mais il y en a d'autres qui croupissent dans des asiles mouroirs avec, en plus, des carences dans leur prise en charge. Dans ces hôpitaux, on y trouve des malades chroniques et ceux qui sont récupérables, notamment des dépressifs, des arriérés mentaux, des toxicomanes, des épileptiques et des personnes atteintes de troubles psychosociaux (traumatismes), etc.. Sans aucune différence, au point où le malade récupérable, à force de côtoyer les autres, devient... irrécupérable à son tour. S'il est un fait que des malades mentaux ont toujours existé, il faut souligner que la décennie 90 a créé une nouvelle catégorie de malades mentaux. Pauvreté et terrorisme aidant. Cette catégorie a plus besoin de prise en charge psychologique que psychiatrique. Dans ce cadre, les spécialistes affirment que la prise en charge des malades mentaux pose plus que jamais un grand problème. Les traumatismes liés au terrorisme, au stress, aux maladies, à la toxicomanie, à la violence, à la frustration sociale, engendrant la dégradation de la santé mentale, sont accentués par l'insuffisance de structures de prise en charge et de personnels. Le secteur extrahospitalier, lieu privilégié de la prévention et de premier traitement des problèmes de santé mentale, est très peu développé à Oran, ajoutent nos sources. Pour rappel, la célébration de cette journée vise à sensibiliser l'opinion aux problèmes de santé mentale. A cette occasion, les discussions franches sur les troubles mentaux et les investissements dans les services de prévention, de promotion et de traitement sont à encourager. |
|