
L'intoxication qui a eu lieu à la raffinerie de Skikda, où on avait
signalé dès mardi dernier une trentaine de travailleurs victimes de vertiges,
de vomissements et de diarrhées et pris en charge à l'infirmerie, semble avoir
pris des proportions bien plus inquiétantes car dans la journée d'hier d'autres
cas présentant les mêmes symptômes ont été signalés. Face à l'afflux de
travailleurs, l'infirmerie du complexe a dû être renforcée par 4 médecins et 2
ambulances dépêchés par la direction des œuvres sociales de Sonatrach (DOS) et
un approvisionnement conséquent en médicaments. Pour l'heure, on a avancé deux
évacuations de deux personnes, en plus de celui de la veille, vers l'hôpital de
Skikda. Il s'agit d'un agent de sécurité de 2SP et d'une femme de ménage très
mal en point admis aux urgences. Des témoignages parlent ?'d'une ambiance
particulière à la cantine, gérée par un prestataire privé, spécialisé en
?'catering'', qui a été boudée lors du déjeuner''. Certains évoquent un
manquement aux procédures de Sonatrach. ?' Dans pareil cas d'intoxication, la
procédure prévoit la fermeture de la cantine jusqu'à l'obtention des résultats
d'analyses du plat témoin. Des sandwichs, préparés en dehors de la cantine,
sont servis entre-temps, à la place du repas habituel. Or on a fait fi de cette
mesure puisque la cantine a continué de fonctionner comme si de rien n'était.
Un cadre supérieur en mission ce jour-là, a même eu droit à un repas
amélioré!''. En tous cas, pour l'heure on ne connaît pas avec exactitude le
nombre des intoxications ni leur origine puisque les résultats d'analyses du
plat témoin n'ont pas été encore communiqués. Mais on soutient d'ores et déjà
que le nombre des intoxiqués dépasserait la centaine au cours de ces deux
dernières journées, sans compter ceux qui n'ont pu rejoindre leur poste de
travail car partis par leurs propres moyens en consultation chez des médecins.
Les mêmes sources avancent que ''la raffinerie de Skikda a vécu hier une
effervescence particulière où de nombreux travailleurs ont pointé du doigt la
société chargée de la restauration et demandé la fermeture pure et simple de la
cantine avec le retour à l'ancienne méthode de restauration ou bien, tout
simplement, l'octroi à la place, de la prime de restauration de 8 000 DA ?'.
Dans le même temps, certains responsables ont mis en cause le syndicat qu'ils
ont accusé d'être l'instigateur d'une entreprise de déstabilisation de la
raffinerie et s'emploient à minimiser le nombre de victimes, s'attirant du coup
les foudres d'autres travailleurs qui les accusent de vouloir protéger leurs
propres intérêts, au détriment de ceux de la raffinerie.