La question de la révision de la tarification de l'électricité n'est pas
à l'ordre du jour tant que le groupe Sonelgaz supporte, à travers ses propres
capitaux, le déficit induit par les prix en vigueur, a réaffirmé, hier à Alger,
le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa. «Pour le moment, la question de
l'augmentation des tarifs de l'électricité n'est pas à l'ordre du jour. Nous
possédons un peu les capitaux propres et nous renflouons un peu les sociétés de
distribution pour leur permettre de s'équilibrer», a précisé M. Bouterfa dans
un entretien à la radio nationale. Cependant, le PDG de Sonelgaz soutient que
la question de tarifications des prix de l'électricité «reviendra sur la table
d'une façon ou d'une autre», en évoquant, entre autres, d'autres formules de
réactualisation des tarifs. «Cela fait 10 ans que ces tarifs sont gelés et je
ne pense pas qu'ils continueront à l'être durant les 10 prochaines années. Nous
aurons toujours un rendez-vous avec les tarifs. A quel horizon ? Ce sera une
question d'opportunité», a-t-il avancé. A ce sujet, il a fait savoir que le gel
des tarifs de l'électricité depuis ces dernières années a eu un impact sur les
4 sociétés de distribution qui relèvent du groupe Sonelgaz. «Le groupe Sonelgaz
est composé de 36 entreprises dont 4 ont un problème de trésorerie et cela est
dû essentiellement au problème de tarification de l'électricité», selon lui.
Ces 4 sociétés, a-t-il poursuivi, fonctionnent avec des tarifs régulés et
«subissent les contrecoups de cette régulation», tandis que les autres sont
toutes compétitives et équilibrés». M. Bouterfa a même précisé que le déficit
d'exploitation de ces 4 sociétés a avoisiné les 20 milliards de dinars, alors
que celui de trésorerie est de l'ordre de 70 milliards de dinars. Quant au
niveau d'endettement du groupe Sonelgaz, il avoisine les 1.800 milliards de DA.
Par ailleurs, M. Bouterfa a affirmé que dans le cadre du programme national de
développement des énergies renouvelables, 200 mégawatts (MW) du solaire seront
produits d'ici la fin de l'année.
«Nous aurons près de 200 MW de solaire qui seront mis en service d'ici la
fin de l'année en cours et nous allons réaliser, d'ici à 2024, près de 3.000 MW
en énergie renouvelable», a précisé le même responsable qui a, toutefois,
écarté, pour l'heure, l'éventualité d'exportation de ce type d'énergie. En
effet, a-t-il expliqué, «l'Algérie a toujours affirmé sa disponibilité à offrir
son sol pour la réalisation de centrales renouvelables à même d'exporter leur
production mais pour autant qu'il y ait des investissements extérieurs, des
partenaires extérieurs et un marché extérieur qui puisse absorber cette
énergie. Pour l'instant, ce n'est pas le cas. Vous connaissez la situation
énergétique de l'Europe. Pour nous, l'exportation n'est pas une priorité dans
les (énergies) renouvelables».