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Les fâcheux obstacles qui enveniment l'existence des citoyens algériens,
candidats au hadj, avant et au courant de leur pèlerinage, parfois bien après,
provoquent déjà de chauds débats publics.
De futurs hadjis ont saisi les autorités locales et le ministère de l'Intérieur à travers une lettre de protestation (dont une copie en notre possession) contre le dédain, l'incompétence et le mépris des services compétents qui avaient à charge de remettre les passeports avec visas aux concernés. « Le retrait des passeports avec visas devait avoir lieu le 28 août auprès de vos services, mais ce ne fut pas le cas. Ce n'est que le 6 septembre qu'une partie des passeports avec visas sont arrivés d'Alger. Leur distribution se fera dans une cohue indescriptible, tant la désorganisation était présente », soulignent les termes de la lettre en question, adressée au wali de Constantine et au ministère de l'Intérieur. On signale aussi un autre cafouillage, regrettable, lors de la remise des passeports avec visas, car certains ont dû attendre jusqu'au dernier moment pour obtenir leurs documents de voyage. « J'ai obtenu mon passeport avec visa lors de la remise du premier lot, mais mon épouse n'a obtenu le sien qu'au dernier moment, après un véritable parcours du combattant. Chose qui nous mettra dans un véritable embarras moral, et sous pression, voire harcèlement, de notre agence de voyages à l'approche de la date du vol vers les Lieux saints de l'islam», s'indigne un candidat au hadj. Ce couple devait faire le va-et-vient, près de quinze fois, vers les services de la Drag, avant de retirer le passeport avec visa de l'épouse. « Une véritable épreuve pour notre santé délicate, une torture », considèrent les intéressés, « très difficile à supporter par des gens âgés ». « Imaginez un peu notre souffrance, dira-t-il dans ce sillage, avec une perte de temps et de longs déplacements quotidiens vers le siège de la wilaya ». Plus dur à supporter, les protestataires ont fait face à une indifférence qui les a profondément blessés. « Personne ne s'est donné la peine de nous rassurer en nous expliquant au moins les causes de ce retard dans la remise du passeport avec visa de mon épouse, ou nous fixer une date précise pour le lui délivrer », s'est lamenté M. Yousfi. Ajoutant que les seuls mots qu'il a entendus, il faut accepter « el mektoub » ou encore « les autorités sont à la merci du service consulaire saoudien », n'ont fait que le heurter davantage dans sa conscience. Notons que d'autres hadjis qui ont rejoint ces derniers jours les Lieux saints de l'islam se sont plaints des conditions d'hébergement, jugées « lamentables ». Pourtant, le ministère de l'Intérieur qui a pris en charge, depuis 2009, le volet du dépôt des passeports de tous les hadjis algériens auprès de l'ambassade de l'Arabie Saoudite pour l'obtention des visas, et non pas les agences de tourisme et de voyages comme cela était le cas avant 2009, n'a pas lésiné sur les moyens pour soulager les futurs hadjis de ce lourd fardeau bureaucratique. Pour rappel, il a été décidé une première fois que le dépôt du dossier de la demande de visa (constitué du passeport biométrique, livret spécial hadj 2011, deux (2) photos d'identité avec fond blanc, acte de mariage ou tout document d'état civil attestant de la qualité d'accompagnateur (mahram) pour la femme âgée de moins de 45 ans et une copie du reçu de versement du pécule hadj 2014) peut se faire par un proche du hadji, chose qui a évité aux personnes âgées des wilayas de l'intérieur du pays un long déplacement vers Alger par des temps caniculaires, lesquels candidats au hadj ont vite confié, pour la plupart d'entre eux, leurs dossiers de demande de visa à leurs enfants ou proches parents. Par la suite, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a rendu public un communiqué à travers lequel il informe les citoyennes et les citoyens concernés par le pèlerinage aux Lieux saints de l'islam, qu'en plus de la possibilité de déposer, eux-mêmes ou par le biais de l'un de leurs proches, le dossier de demande de visa au niveau d'Alger, une autre éventualité leur est offerte de déposer leur dossier auprès des directions de la réglementation et des affaires générales (DRAG) situées sur le sol de leur wilaya de résidence. Aussi, dans cette même optique de l'assouplissement des procédures, il a été décidé que « les passeports revêtus du visa hadj seront remis à leurs titulaires au niveau de leurs wilayas de résidence ». Dans cet esprit, le ministère de l'Intérieur estime à travers un communiqué, rendu public samedi dernier, que « l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions », non sans adresser ses remerciements à toutes les parties ayant contribué dans sa réussite. « L'ensemble des citoyennes et citoyens en possession d'un livret «Hadj» ont été pris en charge en matière de visa », peut-on lire sur le communiqué en question. Précisant que le retrait des derniers passeports « a été effectué durant les journées du jeudi et vendredi écoulées et, ainsi, l'ensemble des citoyennes et citoyens en possession d'un livret «Hadj», soit au total 28.689 hadjis ont été pris en charge ». Le ministère de l'Intérieur a aussi informé que l'opération de délivrance des visas pour le «Hadj 2014» a été définitivement clôturée le 25 septembre dernier, y compris la prise en charge des hadjis retardataires ayant déposé leurs dossiers d'obtention du visa au-delà du dernier délai fixé le 14 septembre dernier. Enfin, faut-il le reconnaître, les autorités algériennes doivent impérativement composer avec la partie saoudienne dans cette opération laborieuse de l'établissement de 28.689 visas, et les responsabilités dans la coordination des gestes, qui peuvent gêner les demandeurs de visas hadj, sont de ce fait partagées d'un côté comme de l'autre. |
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