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Il ne se passe pas une journée de championnat sans que des incidents ne soient
signalés. La violence s'empare des stades de football pour toucher
dangereusement tous les paliers. C'est dire que la violence est enracinée dans
le football algérien. Il est vrai que la société algérienne souffre de
violence, mais il faut aussi reconnaitre que les dirigeants du football
national, à tous les niveaux, entretiennent ce phénomène. Après chaque fin de
match des présidents de club et des entraineurs s'attaquent aux arbitres pour
justifier la défaite de leurs équipes. Des entraîneurs s'en prennent à leurs
joueurs au lieu d'assumer la défaite. La violence verbale des dirigeants de
club ainsi que le comportement des entraineurs et des joueurs sur le terrain ne
peuvent qu'influer de manière négative sur les supporters, lesquels se retrouvent
incités à la violence.
Pis encore, des présidents de clubs s'attaquent ouvertement à la Ligue de football professionnel (LFP), l'accusant de privilégier des clubs par rapport à d'autres. Les récentes déclarations de l'arbitre Mounir Bitam vont dans le sens des accusations portés par certains présidents de clubs à la LFP. La réaction de cette dernière, par la voix de son président, n'a fait qu'empirer la situation. De son côté, la FAF semble subir ces événements, se refusant à prendre des mesures sportives radicales à même d'endiguer la violence dans les stades. La complaisance constatée dans l'homologation des stades est un des facteurs encourageant la violence, alors que le code disciplinaire de la fédération est loin d'être dissuasif. Le manquement à l'obligation de réserve de la part de certains dirigeants n'est pas sanctionné par la FAF, sachant qu'il s'agit d'un comportement qui incite de manière efficace à la violence. Jusque-là, la Fédération s'est contentée d'organiser des séminaires de lutte contre la violence qui sont restés sans suite. En revanche, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a mis au défi les clubs et la FAF en décidant de retirer de manière effective des stades de football les agents de l'ordre pour céder la place aux stadiers. La DGSN entend ainsi lutter contre la violence avec davantage d'efficacité, les caméras de télésurveillance étant plus performantes et plus dissuasives que la présence physique des agents de l'ordre. Il appartient par ailleurs à la FAF et aux clubs, en collaboration avec les gérants des stades de football, de filtrer l'accès aux stades afin d'empêcher notamment les mineurs d'être exploités et entrainés dans la violence. |
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